5 solutions pour verdir votre quotidien

La fibre écologique est aujourd’hui largement répandue dans la population. Mais dans tous les domaines, les moyens de mieux respecter l’environnement sont nombreux. Alimentation, habitation, chauffage, consommation, mobilité… Au fil de 5 matchs, nous avons comparé les avantages et les limites des plus accessibles d’entre eux. Pour mieux vous éclairer dans vos choix.

1. Le match agriculture bio/ permaculture

Paniers bio nouvelle génération, potagers suspendus à la fenêtre… ou permaculture, un concept à découvrir. Pour consommer sain sans se ruiner.Avant la naissance de ses enfants, Céline Remy se fournissait au supermarché.  » Puis j’ai vite eu envie de changer mon alimentation. En commençant par un panier bio classique, que j’allais chercher une fois par semaine dans une épicerie.  » Cinq kilos de fruits et cinq de légumes, au prix du marché.  » L’idée était de trouver un système simple, à côté de la maison.  »

Céline a ressenti ensuite le besoin d’aller à la rencontre des producteurs et de favoriser la filière courte. Il y a trois ans, elle a rejoint un groupe d’achat solidaire (Gasap), formé par quelques parents dans l’école de ses enfants. En s’associant directement avec un producteur paysan, ces consommateurs futés achètent leurs fruits et légumes en commun, sans intermédiaire, moyennant un contrat d’engagement solidaire.  » Ici, on prend le temps de visiter la ferme. Du coup, on sait ce qu’on mange et comment ça pousse, affirme cette jeune directrice financière. Ma motivation, c’est de pouvoir accéder à des aliments sains, locaux, biologiques et saisonniers.  »

Récemment, Céline s’est mise à expérimenter un nouveau système : la  » Ruche Qui Dit Oui !  » Un concept importé de France, qui a pour but de rapprocher les consommateurs et les producteurs. Chaque semaine, à travers un site Web dédié, les consommateurs ont accès aux offres de fournisseurs bio et peuvent commander en ligne.  » La Ruche zappe l’intermédiaire du grossiste, de la livraison et du supermarché, souligne Céline. Il suffit de passer commande entre le jeudi et le lundi soir au plus tard, pour ensuite récupérer sa marchandise le jeudi qui suit « , à l’adresse de la Ruche la plus proche.

Une vingtaine de producteurs, basés dans un rayon de moins de 250 km, proposent fruits et légumes, volailles, porc, viande rouge, miel, fromages, pains, etc.  » Tous les producteurs font du bio. Certains fournissent même du savon, des crèmes et de la poudre à lessiver.  » Aujourd’hui, il existe plus de 300 ruches actives en France. Celle de Forest – la première en Belgique – compte déjà 1 000 personnes inscrites et permet de nourrir 300 familles.  » Ce que j’aime dans ce système, c’est qu’il n’y a pas d’engagement. On peut faire des achats ponctuels, à la différence d’un panier bio ou d’un Gasap « , indique Céline. L’effet sur le portefeuille ?  » On consomme mieux pour moins cher qu’avant. En un mois et demi, je n’ai mis les pieds qu’une fois dans un supermarché pour acheter un produit de nettoyage.  »

Reconnecter les citadins à la terre nourricière

Suspendus à la fenêtre de son appartement, des concombres, des tomates et des petits pois. Depuis deux ans, Fabian Féraux, pratique le  » window farming « . Un mode de culture très tendance, qui s’inscrit dans une mouvance d’agriculture urbaine.  » L’idée originale remonte aux jardins suspendus de Babylone et autres potagers flottants aztèques « , explique Fabian. Mais depuis qu’un artiste, Britta Riley, a fourni un guide de montage détaillé sur le Web, l’agriculture de fenêtre fait plein d’adeptes à travers le monde.

Comment ça marche ? Des bouteilles en plastique, quelques mètres de câbles et de tuyaux, une pompe d’aquarium, des billes d’argile et de l’eau de pluie :  » Pour 20 à 25 euros, n’importe qui peut fabriquer un potager vertical de base, s’enthousiasme Fabian. Si on est débrouillard, on peut aussi s’en sortir gratuitement, à partir de matériaux recyclés.  » Les avantages du système ? La propreté, le gain d’espace – verticalité oblige -, la réduction d’invasion d’insectes et la productivité.

Reconnecter les citadins à la terre nourricière, en créant de mini-potagers. C’est le pari des  » Incredible Edible  » ou les  » Incroyables Comestibles « , un mouvement né à 25 km de Manchester, à Todmorden. L’idée : plutôt que d’acheter des légumes importés, la nourriture peut être produite localement, par chacun. Et distribuée gratuitement. En seulement trois ans, ce petit village anglais a réussi à atteindre 85 % d’autosuffisance alimentaire. Un phénomène sans précédent. Depuis, des milliers de jardiniers bénévoles reproduisent le geste. Et plantent leurs légumes en bordure des trottoirs, dans les espaces publics ou dans des jardinières improvisées.

 » Il suffit pour cela d’investir chaque recoin de verdure de la ville. Dans son quartier ou dans sa rue « , confie Sylvie Vandemeersche. Avec le soutien de la commune, elle a importé le concept à Enghien, dans le Hainaut. Courgettes, tomates, herbes aromatiques et autres verdures poussent à foison. En toute spontanéité.  » Chacun est invité à entretenir les plantes et à se servir en fonction de ses besoins, enchaîne cette graphiste de profession. Mais le plus surprenant, c’est qu’en partageant gratuitement ces légumes, de nouvelles solidarités se créent dans le quartier.  »

Pauline Lemaire, quant à elle, s’est spécialisée dans la permaculture. Créée en 1978 en Tasmanie, en opposition à la monoculture et à l’agriculture chimique, cette pratique consiste simplement à imiter le fonctionnement de la nature.  » L’idée, c’est de concevoir des écosystèmes agricoles autogérés. C’est-à-dire qu’en suivant certains principes, on parvient à produire des légumes sans travail humain et sans énergie pétrolière.  » Les plantes sont regroupées en fonction de leurs synergies : certaines retiennent l’eau, d’autres protègent des insectes, d’autres encore nourrissent les sols.

 » Engrais, transports, emballages… Notre chaîne alimentaire est très dépendante du pétrole, observe Pauline. En perma, on va diversifier les ressources en faisant entrer le moins d’intrants.  » Avec le temps, la permaculture a gagné d’autres champs : le design, la construction, l’éducation et même la gestion des ressources humaines.  » Pour moi, c’est d’abord une éthique, une boîte à outils pour construire la vie autrement, confie Pauline, aujourd’hui formatrice en permaculture sociale au sein des « Petits Mondes ». Si on prend le temps d’observer certains mécanismes, on se rend compte que tout est lié. Par exemple, on peut manger bio. Mais si votre activité professionnelle génère trop de stress, votre corps n’en ressentira jamais les bénéfices.  »

Un dossier coordonné par Philippe Berkenbaum – Rafal Naczyk

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