JAN ETIENNE

35 ans de journalisme médical

Chers lecteurs, Rétrospectivement, j’ai l’impression que les 35 dernières années ont filé à toute vitesse. Mais à y regarder de plus près, il s’est tout de même passé une foule de choses au cours de cette période, y compris dans le domaine de la médecine.

Mais je retiens surtout le temps qu’il faut aux nouvelles connaissances pour percer et la difficulté du progrès dans les soins de santé : cette crise du coronavirus en est une preuve nouvelle. Le public et les patients attendent des solutions immédiates à des problèmes que même les spécialistes ne comprennent encore qu’à moitié. Et celles que nos chercheurs et médecins nous proposent aujourd’hui pourraient s’avérer néfastes ou seulement partiellement efficaces demain.  » Personne ne sait rien : un jour c’est noir, le lendemain c’est blanc « , clament volontiers des commentateurs mal informés… et les médias de toutes sortes ne relaient que trop volontiers les positions les plus critiques, passant sur les vraies connaissances médicales.

Le corps et l’esprit humains qui constituent le champ de la médecine forment un ensemble éminemment complexe au sujet duquel nous savons à la fois beaucoup et finalement bien peu.

Il est vrai que le corps et l’esprit humains qui constituent le champ de la médecine forment un ensemble éminemment complexe au sujet duquel nous savons à la fois beaucoup et finalement bien peu, chaque découverte soulevant une foule de nouvelles questions. Nos lointains ancêtres étaient convaincus que les étoiles étaient autant de petits trous percés dans une grande coupole derrière laquelle les dieux gardaient un oeil sur l’humanité. Cette vision du monde nous semble évidemment bien naïve à une époque où nous sommes capables, en pointant nos télescopes sur les confins de l’univers, de regarder des milliards d’années en arrière. Nous ne savons toutefois pas s’il y a quelque chose au-delà de ces limites, car cela échappe à notre champ de vision. C’est un peu la même chose dans le domaine de la médecine : personne ne sait ce qui se cache derrière les limites de nos connaissances actuelles.

Il n’y a pas 20 ans, d’innombrables patients se sont ainsi vu retirer un ménisque endommagé du genou. Nous savons aujourd’hui qu’il vaut mieux les laisser en place et, dans bien des cas, de ne pas agir. Cette idée doit encore faire son chemin, car de nombreuses opérations du genou sont encore réalisées inutilement au quotidien.

Il n’y a pas 20 ans, d’aucuns affirmaient qu’un marathon était une agression irresponsable pour l’organisme. Nous savons aujourd’hui qu’un corps humain bien entraîné a des capacités étonnantes, et qu’un manque d’activité continue à faire bien plus de victimes qu’un excès. Mieux : l’exercice est l’un des meilleurs médicaments qui existent contre les maladies chroniques !

Ce ne sont là que quelques exemples de nouvelles connaissances qui peinent à s’imposer malgré leur importance capitale. Mais restons-en là.

Pour conclure, je tiens à vous remercier, chers lecteurs, pour toutes ces belles années et pour les innombrables questions intéressées et intéressantes que vous m’avez envoyées !

Portez-vous bien.

Toute la rédaction de Bodytalk souhaite à Jan Etienne la plus belle des retraites !

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