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Coronavirus, emploi, enseignement…: les 15-25 ans, génération sacrifiée?

Anne-Sophie Bailly
Anne-Sophie Bailly Rédactrice en chef

Ils s’appellent Oscar, Norah ou Quentin. Ils ont entre 15 et 25 ans. On les présente comme la génération sacrifiée. Celle qui, après la crise financière et les attentats, a été confrontée à une pandémie. Celle qui a manqué l’école pendant des mois, celle qui est montrée du doigt quand elle fait la fête, celle qui va devoir affronter un marché du travail en berne. Vrai ?

Les attestations de réussite ou d’échec ont été remises et les nombreux recours introduits, motivés et parfois acceptés. Les écoles et les universités vont maintenant fermer leurs portes et les élèves passer en mode vacances, au terme d’une année scolaire dont les derniers mois ont été pour le moins chaotiques. Ecoles et universités fermées, puis rouvertes, partiellement, avec des cours donnés en bulles ou en silos. Examens ajournés, annulés ou adaptés. Professeurs impliqués, stressés, exigeants ou absents des radars. Teams, Zoom, école en ligne, dossiers papier. On aura tout vu et tout entendu en fonction du degré ou de l’établissement scolaire. Avec un suivi des apprentissages tout aussi variable en fonction de l’enfant, de sa capacité, sa personnalité, son contexte social et son entourage familial.

Consacrer davantage de temps aux apprentissages plutôt qu’aux évaluations, pour éviter que les promotions Covid-19 ne soient la génération sacrifiée de l’enseignement.

Pour la rentrée prochaine, par contre, les choses s’organisent déjà pour que l’école ne soit plus prise au dépourvu et qu’elle puisse à nouveau  » garantir le droit à l’éducation « . Les ministres de l’Enseignement se sont en effet mis d’accord pour un plan évolutif en fonction de la situation sanitaire, avec un code couleur allant du rouge au vert. Si la situation sanitaire reste globalement ce qu’elle est aujourd’hui (couleur jaune), la rentrée de septembre fera la part belle au présentiel : 100 % des élèves devront être présents cinq jours par semaine pour les maternelles et les primaires, 100 % des élèves, quatre jours par semaine pour les secondaires. Le mercredi, les élèves resteront chez eux avec du travail à effectuer et les professeurs se formeront à l’enseignement à distance. Les écoles seront désinfectées.

Même son de cloche du côté des universités qui organisent également le retour des étudiants dans les auditoires, le présentiel – avec masque et distance de sécurité – primera, le virtuel complétera.

Le scénario de la présence à l’école ou sur les bancs de l’unif évoluera en fonction de l’épidémie et, évidemment, de l’apparitionde éventuelle de clusters d’infection. Et cela grâce au testing et au tracing – pour autant que le suivi des contacts gagne en efficacité.

Important aussi de noter qu’outre le présentiel, la rentrée de septembre 2020 devrait aussi privilégier les apprentissages. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre la décision du pouvoir organisateur Wallonie-Bruxelles Enseignement de ne faire passer aucun examen ni en septembre ni en décembre aux 127 000 élèves de son réseau. Consacrer davantage de temps aux apprentissages plutôt qu’aux évaluations, pour éviter que les promotions Covid-19 ne soient la génération sacrifiée de l’enseignement.

De génération sacrifiée, c’est aussi ce dont on parle quand on évoque le marché de l’emploi. Car si, jusqu’ici, l’impact de la crise sur le chômage reste encore globalement limité, il n’en est rien pour les jeunes demandeurs d’emploi de moins de 25 ans, dont le nombre a augmenté de près de 8 % en mai par rapport à l’an dernier. Un pourcentage qu’on s’attend à voir grossir dans les mois à venir.

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