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Les Belges veulent qu’on leur impose des mesures de santé publique

Stagiaire Le Vif

70% des citoyens acceptent sans trop sourciller que les pouvoirs publics puissent leur imposer des mesures susceptibles d’impacter favorablement le niveau de santé de la population. C’est ce que révèle une enquête des Mutualités Libres.

Ce lundi 4 décembre à eu lieu le symposium des Mutualités Libres en présence des différents acteurs de la santé. Le directeur général des Mutualités Libres, Xavier Brenez, y a partagé une partie des résultats du sondage sur les préférences des Belges en matière de santé.

Beaucoup de pays déterminent leur politique de santé et de prévention sur base d’études réalisées auprès des citoyens. Ce n’est pas encore le cas en Belgique, mais la volonté de Maggie De Block est de tenir compte de ce genre d’enquête dans le futur. Le but étant de sensibiliser la population et de trouver sur quels points le citoyen est en faveur de mesures de santé publique.

Sur l’échantillon des 1061 Belges de plus de 18 ans interrogés (ayant eu des contacts avec au moins deux prestataires ces 12 derniers mois), 4 belges sur 10 se déclarent en « bonne santé ». Mais que veut dire « être en bonne santé »? C’est un terme beaucoup trop général, selon la ministre de la Santé. « La définition n’est pas la même pour tout le monde. Une personne qui est en parfaite santé et qui attrape un rhume va se considérer en mauvaise santé. Une personne ayant une maladie chronique grave et attrape un rhume, se considérera toujours en bonne santé. » Les facteurs qui déterminent le plus la qualité de la santé d’un individu selon les citoyens sont le niveau du revenu (40%), une alimentation saine et équilibrée (33%), puis la qualité de l’environnement (31%). Et un peu plus loin derrière, l’environnement familial, le sommeil et les conditions de travail.

Un peu plus de la moitié des Belges jugent que c’est à l’individu personnellement que revient la responsabilité de la prévention des maladies, quitte à adapter son mode de vie. Cependant, 80% accepteraient que les pouvoirs publics puissent imposer des mesures de prévention de maladies. Elles auraient un impact favorable sur le niveau de santé de la population, car les pouvoirs publics peuvent fixer des objectifs de santé concrets et décider de leur financement.

Sur quoi les citoyens seraient prêts qu’on leur impose des mesures?

Parmi les mesures approuvées par les citoyens, une majorité de ceux-ci (77%) veulent interdire la cigarette en présence des enfants. Tout comme cela a déjà été présenté en Wallonie, plaidant pour l’interdiction de fumer en voiture en présence de mineurs. 72% sont favorables à ce que certains vaccins soient obligatoires ainsi que le dépistage de certaines maladies, tels que le cancer. Cette maladie figurant comme un des domaines d’action prioritaire chez 80% des Belges. D’autres actions encore où une grande majorité se disent favorables: l’interdiction des pesticides nocifs, l’interdiction de toute vente de boissons alcoolisées aux moins de 18 ans, l’interdiction des boissons sucrées dans les écoles, l’interdiction des bancs solaires, l’interdiction du diesel.

Selon les Mutualités Libres, l’instauration de mesures contraignantes n’est contestée que par une petite proportion de Belges: 14% y voient une « ingérence inadmissible » des pouvoirs publics et 26% une ingérence certes, mais concevable, car « c’est le rôle des autorités d’essayer d’améliorer la santé publique ».

D’autres points et données de l’enquête sur ce que le citoyen juge prioritaire en termes de santé sont disponibles sur le site Mutualités Libres.

Amaurine Plat

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