Le "Diable d'Alep" une maladie qui attaque la peau et peut même conduire jusqu'à la mort © REUTERS

Le « Diable d’Alep », une maladie qui attaque la chair, se diffuse au Moyen-Orient

Stagiaire Le Vif

Transmise par des phlébotomes, des petits moustiques qui prospèrent en zone de guerre, cette maladie parasitaire est présente en Syrie depuis des siècles. Mais le nombre de personnes atteintes aurait augmenté de manière flagrante depuis le début du conflit, en 2011.

Le « Diable d’Alep » ou « Aleppo evil » est un parasite qui, lorsqu’il pénètre dans le sang, envahit les cellules immunitaires qui tuent normalement le microbe et provoque des lésions cutanées, des problèmes respiratoires et des saignements de nez. Sans traitement, elle peut provoquer la mort. Depuis le début de la guerre civile en Syrie et des évènements qui en découlent, le système sanitaire du pays s’est effondré, ce qui a permis une diffusion beaucoup plus rapide de la maladie. En effet, selon une étude réalisée par le média PLOS , qui s’intéresse particulièrement aux maladies tropicales dites « négligées », 50% des hôpitaux du pays ont été détruits, les services médicaux sont devenus inexistants et 6.5 millions de Syriens ont été déplacés à l’intérieur du pays pendant que 4.4 millions ont quitté la Syrie.

« Avant la guerre, il y avait autour de 10 000 nouveaux cas par an en Syrie. En 2013, mes collègues avaient dénombré 23 000 nouvelles infections dans la seule ville d’Alep » rapportait Kinan Hayani, un docteur syrien qui travaillait à Alep jusqu’en 2011, au journal Qantara . Dans la même période, au Liban, le nombre de cas recensés est passé de six entre 2001 et 2013 à 1 033 pour la seule année 2013.

Seul l’insecte peut transmettre cette maladie

Pour le docteur Waleed Al-Salem, de l’Ecole des médecines tropicales de Liverpool : « c’est une très mauvaise situation. La maladie s’est diffusée dramatiquement en Syrie, mais aussi dans des pays tels que l’Iraq, le Liban, la Turquie et même dans le sud de l’Europe avec l’arrivée des réfugiés. Lorsque les personnes sont piquées par ces bêtes, qui sont plus petites qu’un moustique, cela peut prendre entre deux et six mois avant d’avoir des signes d’infections. Quelqu’un peut avoir été piqué en Syrie et cela ne devient visible que lorsqu’il arrive au Liban, en Turquie ou en Europe. Depuis que le conflit a commencé, plus personne ne fait attention en Syrie« , expliquait-il au Daily Mail.

Néanmoins, bien que des personnes porteuses du parasite soient déjà arrivées en Europe, la contamination ne se fait pas par l’Homme. Ce sont seulement les phlébotomes qui peuvent transmettre cette maladie, en particulier à des personnes déjà vulnérables et occupant un environnement propice à la contamination comme les camps de réfugiés. Dans des régions plus prospères comme l’Europe, avec de hauts niveaux de santé et de nutrition, les risques de diffusion sont minimes.

Le « Diable d’Alep » ou leishmaniose fait partie des 17 « maladies tropicales négligées » priorisées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Selon l’OMS, ces maladies ne bénéficient pas de suffisamment d’aides malgré les gros risques encourus par les personnes touchées.

Par F. Ca.

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