© Printscreen/periscope

L’application de vidéos en direct Périscope : nouvelle phobie des forces de l’ordre ?

Stagiaire

L’application de streaming Périscope n’a pas fini de faire parler d’elle. Hier, alors que la police perquisitionnait dans le cadre des attentats du 13 novembre dans la commune de Forest, des témoins ont filmé la scène et l’ont retransmise en direct sur l’app’, créant potentiellement une fuite d’information qui aurait pu nuire à l’enquête.

Après l’affaire Aurier et le mauvais coup de pub de la conférence de presse de François Hollande, c’est au tour de la police de Bruxelles de faire les frais de l’application lancée en mars 2015. Pour rappel, Périscope est une application qui permet aux internautes de retransmettre en direct et en streaming ce qu’ils filment via leur smartphone. La vidéo est ensuite disponible pendant 24 heures et visible sur l’ensemble de la toile, ce qui a déjà donné lieu à des scènes plutôt cocasses. Utilisée à des fins de divertissement pour la majorité des utilisateurs, elle peut néanmoins prendre un caractère beaucoup plus politisé dès qu’il s’agit de retransmettre certains événements sensibles.

C’est dans un tout autre cadre que l’on retrouve l’application aujourd’hui. En pleines perquisitions à Forest, au moment où les photos de chats et les loutres fleurissaient à nouveau sur les réseaux sociaux comme lors du « lockdown » de Bruxelles en novembre dernier, les utilisateurs de Périscope pouvaient suivre la scène de la perquisition grâce à un témoin présent dans les alentours. La RTBF raconte que plus de 1600 internautes ont pu ainsi suivre les événements en direct.

Dérives

Si Périscope peut s’avérer être un outil particulièrement efficace pour le journalisme-citoyen, il pose néanmoins quelques questions quant aux dérives de son utilisation. Dans ce cas-ci par exemple, l’auteur de la vidéo aurait pu donner des informations potentiellement cruciales et mettre à mal le bon déroulement de l’enquête. On se souvient de la chaîne BFM TV qui avait été accusée d’avoir diffusé des informations qui auraient pu compromettre la survie des otages de l’Hyper Cacher, même si les ex-otages avaient fini par retirer leur plainte.

Mais que peuvent les autorités face au journalisme citoyen et ses dérives ? En réalité pas grand chose, comme nous l’explique l’un des porte-paroles de la police bruxelloise : « Il n’y a pas de loi qui pourrait potentiellement interdire les gens de filmer nos interventions. Si vous êtes sur la voie publique, vous pouvez filmer ce que vous voulez. Tout ce que l’on peut faire, c’est faire appel au bon sens du citoyen et lui demander de ne pas relayer des informations sensibles. C’est d’ailleurs ce que nous avons fait lors des dernières perquisitions. »

Formidable outil de communication fortement utilisé en cette période de primaires américaines, Périscope n’en reste pas moins une application à double tranchant, qui montre une fois de plus toute l’ambiguïté qui entoure les réseaux sociaux. Reste à savoir s’il sera régulé par les autorités dans le futur.

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