Zuzana Caputova

Zuzana Caputova remporte la présidentielle en Slovaquie

L’avocate libérale Zuzana Caputova va devenir la première femme cheffe de l’Etat slovaque, selon les résultats partiels quasi complets du deuxième tour de l’élection publiés samedi soir par l’Office des statistiques.

La militante anti-corruption obtient 58% des voix, selon les résultats portant sur 91% des bureaux de vote. Son rival Maros Sefcovic, soutenu par le pouvoir est crédité de 42,19% des voix.

« Pas de souci. Tout ira bien », a déclaré Mme Caputova peu après l’arrivée des premiers résultats partiels.

« Je viens d’appeler Mme Caputova pour la féliciter de sa victoire. Je lui envoie un bouquet de fleurs parce que la première femme présidente de la Slovaquie mérite un bouquet », a déclaré M. Sefcovic aux journalistes.

Son élection peut s’expliquer, selon les experts, par une vague de mécontentement populaire face au pouvoir en place après l’assassinat du journaliste d’investigation Jan Kuciak et de sa fiancée l’an dernier.

Le journaliste s’apprêtait à publier un article sur les liens présumés entre des hommes politiques slovaques et la mafia italienne.

La juriste de 45 ans avait participé à l’époque, avec des milliers des Slovaques, à des manifestations d’une ampleur inédite qui ont mis à mal le gouvernement du parti Smer-SD.

Elles ont entraîné la démission du Premier ministre Robert Fico, qui reste cependant chef du parti et allié du Premier ministre actuel.

Jusqu’à présent, cinq personnes ont été interpellées, dont le commanditaire présumé du meurtre – un multimillionnaire qui entretiendrait des liens avec Smer-SD.

Jeudi, le Parlement européen a appelé la Slovaquie à poursuivre l’enquête « y compris sur toutes les connexions politiques possibles ».

Les députés européens se sont déclarés « préoccupés par les présomptions de corruption, de conflits d’intérêts, d’impunité (…) dans les cercles du pouvoir slovaque ».

Les analystes comparent Mme Caputova au président français Emmanuel Macron, un outsider arrivé au pouvoir en 2017 avec un programme réformiste.

« Une histoire similaire s’est déroulée à la dernière élection présidentielle en France, où le représentant d’une nouvelle tendance politique et un nouveau mouvement politique ont triomphé », a déclaré à l’AFP Aneta Vilagi.

Les promesses électorales de la candidate, divorcée et mère de deux enfants, incluent la protection de l’environnement, le soutien aux personnes âgées et une réforme de la justice qui priverait « les procureurs et la police de toute influence politique ».

De nombreux électeurs ayant donné leur voix à Mme Caputova l’ont expliqué à l’AFP par leur refus d’appuyer le candidat soutenu par le parti au pouvoir.

Le président slovaque ne gouverne pas, mais il ratifie les traités internationaux et nomme les plus hauts magistrats. Il est aussi le commandant en chef des forces armées et dispose du droit de veto.

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