© EPA/YAHYA ARHAB

Yémen : le mouvement de contestation continue

Les manifestations contre le régime en place continuent au Yémen, de même que les violentes répressions.

Ce samedi à Sanaa de violents heurts ont opposé des manifestants à des partisans du régime, faisant des blessés mais pas de mort selon les autorités, alors qu’ à Aden, la grande ville du sud, les protestations ont continué après une nuit d’émeutes. Cité par l’agence officielle Saba, le président contesté Ali Abdallah Saleh a affirmé que le Yémen était un pays « démocratique ». « Il est du droit de tous les citoyens d’exprimer leurs opinions de manière pacifique, par les voies démocratiques (…) sans avoir à bloquer les routes et tuer ».

A Sanaa, les heurts ont tourné à la bataille rangée dans la capitale alors que la contestation populaire s’amplifie contre le président Saleh, au pouvoir depuis 32 ans. Ces heurts ont éclaté après que des partisans du régime ont tenté de prendre d’assaut le campus de l’Université de Sanaa, foyer de la contestation.

« Le peuple veut la chute du régime », scandaient les étudiants qui répétaient également à l’adresse du président: « Ali, ton passeport est prêt, Jeddah t’attend », en référence à la ville saoudienne où s’est réfugié le président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali.

Les protestations ont continué après une nouvelle nuit d’émeutes. Selon des témoins, le siège du conseil provincial a été saccagé et incendié. Des centaines de jeunes ont tenté de prendre d’assaut le QG de la police avant d’être repoussés par les gardes qui ont tiré à balles réelles.

D’autre part, 50 membres du parti présidentiel, le Congrès populaire général ont présenté leur démission, dénonçant « les agissements des forces de sécurité ». Celles-ci ont bloqué les accès de la ville, pour empêcher les habitants des autres provinces sudistes de se joindre à la contestation.

Au lendemain d’une attaque à la grenade contre ce rassemblement ayant fait un tué et 47 blessés, un sit-in de milliers d’habitants s’est déroulé à Taëz, rebaptisée Place Tahrir en référence aux manifestations égyptiennes.

On peut lire sur le site internet du journal Le Monde que dimanche, l’opposition parlementaire qui était restée à l’écart depuis le 3 février dernier, a annoncé sa décision de se joindre au mouvement de contestation.
Le Forum Commun, alliance de l’Opposition parlementaire, appelle ses membres à se joindre aux manifestants.
Quand au président Ali Abdullah Saleh, il a renouvelé son appel au dialogue et se déclarait prêt à « accéder aux demandes de l’opposition si elles sont légitimes ».

Malgré cela, l’opposition affirme que le dialogue n’est plus possible « maintenant que le sang a coulé, que des victimes sont tombées et que le pouvoir a lâché ses casseurs dans les rues ». « Il n’y aura pas de dialogue avec les balles et les matraques, pas de dialogue avec un pouvoir qui rassemble les mercenaires et les casseurs pour occuper les places publiques (…) et terroriser la population ».

Le Vif.be, avec Belga

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