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Xi Jinping soigne l’entente russo-chinoise avec son « meilleur ami » Poutine

Le Vif

Engagé dans un bras de fer commercial avec Donald Trump, le président chinois Xi Jinping s’est employé mercredi avec « son meilleur ami » Vladimir Poutine, également en froid avec les Américains, à donner un « nouvel éclat » à l’entente russo-chinoise.

Avant une réception à son honneur sous les ors du Kremlin, une soirée au théâtre du Bolchoï, une visite à deux pandas chinois prêtés au zoo de Moscou et une intervention au principal rendez-vous économico-politique russe, Xi Jinping a été reçu plusieurs heures par Vladimir Poutine, multipliant les compliments et les déclarations d’amitié.

Après avoir signé avec son homologue une déclaration commune ouvrant « une nouvelle ère » de leurs liens, Vladimir Poutine a salué devant la presse des relations qui ont « atteint un niveau sans précédent ».

Les positions de Moscou et Pékin, membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, qui votent souvent à l’unisson, sont « très proches ou coïncident entièrement » sur la plupart des dossiers internationaux tels que le programme nucléaire nord-coréen, le conflit en Syrie ou encore l’accord nucléaire iranien, a-t-il précisé.

Mais les deux pays se sont fixé « de nouveaux objectifs d’ampleur » visant à « renforcer davantage la coopération » et « contribuer à la prospérité » de leurs peuples, a souligné Vladimir Poutine.

Xi Jinping a salué le président russe comme « son meilleur ami », en disant souhaiter que « l’amitié traditionnellement forte russo-chinoise brille d’un nouvel éclat ».

Les deux puissances ont en commun des relations particulièrement houleuses actuellement avec Washington, pour des raisons différentes.

La guerre commerciale opposant Pékin à Washington a franchi un nouveau palier le week-end dernier, assombrissant ses perspectives économiques. Les relations russo-américaines, déjà entamées par de nombreuses crises, sont empoisonnées par les accusations d’ingérence électorale depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche.

Pandas comme « geste d’amitié »

Les pourparlers, qui ont eu lieu dans le Grand palais du Kremlin, devaient être suivis d’une réception en l’honneur du dirigeant chinois puis d’une soirée au théâtre Bolchoï à l’occasion des 70 ans de l’établissement des relations entre les deux pays.

La traditionnelle « diplomatie du panda » chinoise était également de mise, Xi Jinping devant rendre visite avec Vladimir Poutine à deux pandas géants prêtés pour 15 ans au zoo de Moscou.

Ce prêt « est un signe de respect particulier pour la Russie », a assuré M. Poutine devant la presse. « Ces animaux sont un des symboles de la Chine, et nous apprécions beaucoup ce geste d’amitié ».

Après son programme moscovite, Xi Jinping partira pour l’ancienne capitale des tsars: il sera jeudi et vendredi l’invité d’honneur du Forum économique de Saint-Pétersbourg, le principal rendez-vous des affaires en Russie auquel 17.000 personnes sont attendues.

Cette visite d’Etat est « un événement crucial pour nos relations bilatérales », a souligné M. Poutine, en rappelant que l’Union soviétique avait été « le premier pays à reconnaître la République populaire de Chine, au lendemain de sa proclamation » en 1949.

Dans un contexte de fortes tensions entre la Russie et les Occidentaux, les échanges commerciaux entre Moscou et Pékin ont augmenté de 25% en 2018 pour atteindre un niveau record de 108 milliards de dollars, selon le Kremlin.

La Russie, dont l’économie est durement frappée par des sanctions européennes et américaines depuis 2014 en raison de la crise ukrainienne et de l’annexion de la Crimée, « est en train de se tourner réellement du marché européen vers le marché chinois », constate l’analyste russe Alexandre Gabouïev du Centre Carnegie de Moscou.

La Chine est également devenue « un investisseur très important » dans l’économie russe et maintient ses financements publics comme privés en Russie au moment où le pays voit partir d’autres acteurs étrangers notamment en raison des sanctions, a-t-il expliqué à l’AFP.

De nombreux accords et protocoles d’accord ont été signés mercredi, parmi lesquels celui finalisant la création d’un nouveau poids lourd russo-chinois de commerce en ligne.

Comme un pied de nez aux Etats-Unis qui accusent Huawei d’espionnage, le géant technologique au coeur des tensions sino-américaines a signé un contrat avec le numéro un russe MTS pour développer un réseau 5G.

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