Ursula von der Leyen © frédéric raevens

Von der Leyen demande le soutien du Parlement pour « un nouveau départ » de l’Europe

Le Vif

La nouvelle présidente de la Commission européenne l’Allemande Ursula von der Leyen, a demandé mercredi le soutien du Parlement pour donner « un nouveau départ » à l’Europe, avant le vote d’investiture de sa commission.

Sauf surprise, cette première présidente de l’exécutif européen devrait obtenir le feu vert des eurodéputés pour son équipe de 26 commissaires, au terme d’un parcours chahuté.

Celle-ci compte un chiffre record de 12 femmes contre 9 dans la Commission sortante de Jean-Claude Juncker.

« Mon message est simple: commençons à travailler », a déclaré Mme von der Leyen, dont l’entrée en fonction le 1er décembre a dû être retardée d’un mois.

Entre des candidats commissaires retoqués – trois, un chiffre sans précédent -, un Brexit toujours en attente et des intitulés de portefeuille polémiques, l’accouchement de l’équipe de l’ancienne ministre de la Défense d’Angela Merkel aura été laborieux.

Dans un discours dans l’hémicycle du Parlement à Strasbourg, Mme von der Leyen a mis l’accent sur la nécessité de lutter contre le changement climatique, en évoquant le « green deal » (le pacte vert) qu’elle a promis dès le début de son mandat.

« Question existentielle »

« Nous n’avons pas un instant à perdre. Le monde a besoin de notre leadership » sur le climat qui est « une question existentielle pour l’Europe et le monde », a-t-elle dit, évoquant Venise sous les eaux ou les incendies ravageurs au Portugal.

Sur le numérique, autre priorité de son mandat, elle a souhaité que l’Europe « contrôle les technologies clés » face aux Américains et aux Asiatiques et « regroupe ses ressources » financières et de recherche à cette fin.

La nouvelle présidente, s’exprimant tour à tour en anglais, français et allemand, était entourée de ses commissaires dont elle a présenté les portefeuilles.

Pour ce vote d’investiture, la nouvelle Commission doit obtenir la majorité simple des présents lors du scrutin prévu aux alentours de 12H00 (11H00 GMT).

Le résultat sera une indication précieuse du soutien dont elle pourra disposer durant son mandat de cinq ans. Le Parlement lui avait accordé une majorité très courte de neuf voix en juillet.

Le vote pour l’investiture ne sera pas secret, ce qui devrait favoriser la discipline au sein des groupes d’un parlement fortement renouvelé, plus fragmenté et qui a montré les dents lors des auditions des commissaires.

A l’issue du discours de la nouvelle présidente, l’Allemand Manfred Weber, chef des 182 élus du principal groupe politique (PPE, droite), a promis son soutien à la Commission.

Les 154 élus sociaux-démocrates et les 108 libéraux de Renew devraient aussi voter « à une très grande majorité » en faveur de l’investiture.

« Pas de chèque en blanc »

Mais des voix discordantes se sont fait entendre. Ainsi, les cinq eurodéputés socialistes française s’abstiendront. « On ne signe pas de chèque en blanc », mais « on ne va pas partir en guerre non plus », a expliqué mardi l’eurodéputé français Raphaël Glucksmann.

Ils rejoignent la position des Verts, qui devraient presque tous s’abstenir.

Au rayon des sujets qui fâchent figure la désignation comme commissaire à l’Elargissement d’un Hongrois, vu par ses détracteurs comme un soutien aux positions anti-UE du gouvernement de Viktor Orban.

La nomination du Français Thierry Breton, ancien PDG d’Atos, une société spécialisée dans les services numériques, pour l’important portefeuille du marché unique et du numérique déplait également à certains. Pour la socialiste Sylvie Guillaume, le Français a eu des réponses « insuffisantes » lors de son audition « sur les lobbies alors qu’il a fait du lobbying sur à peu près tous les sujets de son portefeuille ».

L’extrême gauche (GUE) avait dénoncé pour sa part des « recettes libérales similaires » à la Commission précédente et votera contre, tout comme l’extrême droite.

Le nouvel exécutif européen comptera 26 commissaires plus la présidente, mais pas de représentant britannique alors que le Royaume-Uni est toujours membre de l’UE. Londres a refusé de proposer un nom avant les élections du 12 décembre.

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