© REUTERS/Jorge Silva

Vénézuela: record de criminalité en 2011

Avec 53 morts par jour cette année, le Vénézuela établit un nouveau record de criminalité, selon un rapport de l’Observatoire national de la Violence. Un fléau qui pourrait être exacerbé par le président Chavez lui-même.

2011, année noire pour le Vénézuela. Avec 53 morts par jour, le pays dirigé par le président Hugo Chavez n’a jamais connu une criminalité aussi élevée dans son histoire. C’est le tableau que dresse le rapport de l’Observatoire de la Violence au Vénézuela (OVV) chiffrant le nombre de tués cette année à 19 336. Un record historique pour ce pays, dont le taux de personnes tuées s’élève à 67 pour 100 000 habitants, indique la BBC. Il s’agit du taux le plus élevé d’Amérique du Sud, également quatre fois supérieur à celui du Mexique, ajoute l’OVV.

Pour lutter contre la criminalité, le président Chavez a lancé en novembre dernier la création d’une nouvelle force armée, la Garde du Peuple.

Selon le rapport, les crimes se sont beaucoup accrus depuis l’arrivée au pouvoir de Hugo Chavez en 1999. Cette année-là, seulement 4550 personnes avaient été tuées, rappelle la BBC. Ce regain de violence serait en partie alimenté par le règne de l’impunité, souligne l’observatoire, puisque la majorité des crimes ne débouche sur aucune poursuite judiciaire.

Chavez responsable des violences ?

Autre facteur responsable de ces chiffres: la large circulation d’armes dans le pays qui découle de la création par Hugo Chavez de groupes de milices civiles fournissant de nombreux hommes armés et entraînés, estime Al-Jazeera. Pour lutter contre la criminalité, le président Chavez a lancé en novembre dernier la création d’une nouvelle force armée, la Garde du Peuple. Des milliers de personnes ont ainsi été déployées dans les rues de Caracas et d’autres régions touchées par la violence afin de soutenir la police, rappelle la BBC.

Enfin, la rhétorique du président Chavez, qui exacerbe le problème de la violence, pourrait expliquer l’accroissement de la criminalité, souligne le sociologue et directeur de l’OVV, Roberto Briceno-Leon, interrogé par Al-Jazeera. Un exemple des commentaires belliqueux que le président vénézuélien a prononcés à la télévision publique: « Vous devez vous tenir constamment prêt à prendre les armes et donner votre vie si nécessaire à la révolution bolivarienne ».

Sébastien Lavandon

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