© REUTERS/Jorge Silva

Venezuela: le gouvernement lève un coin du voile sur la maladie de Chavez

Les responsables du régime de Hugo Chavez, hospitalisé depuis plus de trois semaines pour un cancer à Cuba, s’efforcent de resserrer les rangs à mesure que s’approche la date de la prestation de serment du président vénézuélien, prévue dans six jours.

Jeudi soir, les deux principales figures du régime de Hugo Chavez, le président de l’Assemblée nationale Diosdado Cabello et le vice-président Nicolas Maduro, sont réapparus côte à côte à Caracas après avoir rencontré le président vénézuélien dans l’île communiste. Les deux hommes s’en sont pris à l’opposition et aux médias, accusés de tenter de « déstabiliser » le pays. M. Maduro, dauphin désigné du président Chavez, a accusé l’opposition de tenter de saper la confiance de la population en relayant « mensonges et manipulations » dans le cadre d’une « campagne de rumeurs malsaines », devant les caméras de la télévision nationale VTV. Peu après, le ministre de l’Information Ernesto Villegas a lu un communiqué officiel mettant « en garde le peuple vénézuélien sur la guerre psychologique que le réseau médiatique transnational a déclenché au sujet de la santé du chef de l’Etat, dans le but ultime de déstabiliser » le Venezuela et de mettre fin à la « révolution socialiste » chère au président. « Nous savons que ces manipulations sont effectuées à partir des Etats-Unis (…) Ils croient que leur heure est venue et que nous avons entamé une période folle d’offensive de la droite, ici et au niveau international », a assuré de son côté M. Maduro, sans préciser s’il visait le gouvernement américain ou les opposants vénézuéliens basés en Amérique du Nord. A Washington, la porte-parole du département d’Etat américain Victoria Nuland avait auparavant écarté tout complot de l’Occident et assuré qu’il n’y a pas de « solution fabriquée aux Etats-Unis » pour ce pays.

Le gouvernement a levé un coin du voile sur la maladie du président Le gouvernement a également levé un coin du voile sur la maladie du président, révélant qu’il souffre de « complications » après une « grave infection pulmonaire » survenue lors de sa quatrième opération d’un cancer le 11 décembre à la Havane. Auparavant, Caracas n’avait fait mention que d’une « infection respiratoire ». MM. Maduro et Cabello ont annoncé s’être rendus à Cuba « ces dernières heures » pour une réunion d’un « groupe de travail » avec le président Chavez. Une rencontre semble-t-il destinée à esquisser la stratégie à suivre en vue de sa prise de fonctions prévue le 10 janvier, après sa confortable réélection du 7 octobre. Aujourd’hui, la question de la présence du président Chavez devant l’Assemblée nationale demeure incertaine. Nicolas Maduro et Diosdado Cabello avaient évoqué un éventuel report, mais l’opposition insiste sur le respect de la Constitution.

Les infections aiguës, pulmonaires ou non, constituent un avatar courant et souvent fatal chez les malades atteints d’un cancer, soulignent les spécialistes. La baisse des défenses immunitaires, à savoir l’immunodépression, causée par le cancer ou par son traitement, est une cause importante d’infections pour ces patients. Devant le flou entretenu autour de la maladie du chef de l’Etat, l’opposition exige que la lumière soit faite sur son état de santé. Jeudi, le maire de Caracas Antonio Ledezma, a proposé que soit dépêchée à Cuba une commission politique et médicale incluant l’opposition chargée d' »établir directement la réalité sur la santé du président », âgé de 58 ans et au pouvoir depuis 1999. Selon la loi fondamentale, en cas d’incapacité avérée d’un président élu, il revient au président de l’Assemblée, d’assumer l’intérim et de convoquer des élections anticipées dans les 30 jours.

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