© Greenpeace Philip Wilson

Vaste action de Greenpeace contre les vieilles centrales nucléaire en Europe

Le Vif

Greenpeace a mené mercredi une vaste opération à l’intérieur ou à proximité des plus vieilles centrales nucléaires de six pays européens pour appeler les gouvernements à ne pas prolonger leur vie, après leur durée de fonctionnement initial.

L’ONG de défense de l’environnement demande ainsi, dans un communiqué, « que les gouvernements (….) investissent à la place dans des énergies propres et sûres ».

Sur 151 réacteurs nucléaires en fonctionnement en Europe, 66 ont plus de 30 ans, 25 ont plus de 35 ans, et 7 ont été mis en service il y a plus de 40 ans, rappelle Greenpeace.

L’ONG annonce ainsi être entrée à l’aube dans la centrale de Gravelines, dans le nord de la France, qui aura 40 ans en 2020. Les militants « ont pénétré jusqu’à arriver au pied de la piscine du réacteur N°6. C’est là qu’ils ont été arrêtés après avoir franchi trois barrières de sécurité », selon l’ONG.

Le ministère français de l’Intérieur a annoncé, de son côté, avoir « détecté » les individus « dès que le premier grillage a été franchi » et les avoir interpellés « dans un délai extrêmement court » et « en toute sécurité, à leur entrée de la zone de protection renforcée ».

Belgique, ce sont une quarantaine d’activistes qui ont pénétré dans la centrale de Tihange, à 80 km au sud-est de Bruxelles. Des militants « grimpeurs » ont déployé une banderole sur la cheminée de l’un des trois réacteurs, selon l’ONG.

Dans le sud de la Suède, une vingtaine d’activistes ont aussi réussi à entrer dans la centrale d’Oskarshamn, la plus ancienne et la plus grande des centrales du pays, selon Greenpeace. Certains d’entre eux ont déployé une bannière « Le temps de la retraite est venu » sur un réacteur.

La centrale, construite sur la côte de la mer baltique, a atteint ses 40 ans en 2012. Durant la plus grande partie de l’année 2013, elle a été fermée pour maintenance. En octobre dernier, l’accumulation de méduses dans un circuit de refroidissement a entraîné trois jours d’arrêt.

Une centaine de militants de Greenpeace ont également pénétré dans la centrale de Beznau, en Suisse, pour exiger la mise à l’arrêt immédiat de ce site qui compte 45 ans d’activité, selon l’ONG.

« Trois des plus vieux réacteurs nucléaires de la planète se trouvent sur le territoire suisse », a déclaré Florian Kasser, chargé de la campagne nucléaire pour Greenpeace Suisse, cité dans le communiqué. « Avec des installations aussi vétustes, le risque d’accident augmente avec chaque jour qui passe », relève l’association.

Aux Pays-Bas et en Espagne, ainsi que près d’une autre centrale française au Bugey (est), les opérations ont eu lieu à l’extérieur des sites.

A Borssele, dans le sud des Pays-Bas, les militants ont projeté, à l’aide d’un vidéo-projecteur, le slogan: « The end » et un « film sur une catastrophe nucléaire » sur le toit de la centrale, selon l’ONG.

A Garona, dans le nord de l’Espagne, une trentaine d’activistes et dix véhicules de chantier ont mis en scène le démantèlement de la plus vieille des centrales du pays. Construite en 1971, elle est arrêtée depuis juillet 2013 mais les écologistes craignent une réouverture.

Au Bugey, qui aura 40 ans en 2018, une dizaine de militants vêtus de combinaison orange ont placé deux petits camions devant l’entrée du site nucléaire, pour en interdire l’accès. Les activistes ont aussi entrepris de démonter les panneaux d’indication menant à la centrale.

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