Beata Szydlo hérisse la Commission européenne. © KACPER PEMPEL/REUTERS

Varsovie critique Donald Tusk pour ses réflexions sur l’administrations Trump

Le Vif

La Première ministre conservatrice polonaise et son chef de la diplomatie ont critiqué mercredi leur compatriote, le président du Conseil européen Donald Tusk, pour ses réflexions sur la nouvelle administration américaine, que Varsovie juge « inutiles et déplacées ».

Dans un courrier aux chefs d’Etat et de gouvernement des pays de l’UE, rendu public mardi, M. Tusk a qualifié d' »inquiétantes » certaines déclarations de l’administration de Donald Trump, qui pèsent sur le futur de l’UE et les relations transatlantiques, et risquent, selon lui, de « mettre en cause les 70 dernières années de politique étrangère américaine ».

« Je ne suis pas d’accord avec ce que dit Donald Tusk dans cette lettre. Elle me renforce dans la conviction que Donald Tusk représente bien ces élites politiques qui ont conduit à de graves crises au sein de l’Union européenne », a déclaré aux journalistes Beata Szydlo, la chef du gouvernement polonais formé par le parti conservateur nationaliste Droit et Justice (PiS).

Sur la scène européenne, le PiS prône l’idée d’une union d’Etats nationaux et veut réduire les pouvoirs de Bruxelles. Sur le plan national, le parti présidé par Jaroslaw Kaczynski est ouvertement hostile aux centristes du groupe politique Plateforme civique (PO) fondé par Donald Tusk et à la tête duquel il a exercé pendant sept ans les fonctions de Premier ministre polonais, avant d’être élu à la tête du Conseil européen en 2014.

Selon Mme Szydlo, la lettre prouve que M. Tusk « ne veut engager aucun changement au sein de l’UE et qu’il veut bétonner le consensus politique et économique » actuel.

De son côté, le ministre des Affaires étrangères Witold Waszczykowski, a estimé que les déclarations du président du Conseil européen s’inscrivaient dans des appels d' »une partie des hommes politiques européens effrayés et frustrés par ce qui s’est passé aux Etats-Unis ».

« Nous considérons ce genre d’appels comme inutiles et déplacés », a-t-il insisté.

Donald Tusk a adressé sa missive aux chefs d’Etat et de gouvernement de 27 pays de l’Union européenne (sans le Royaume-Uni) en préparation du sommet informel de Malte vendredi sur l’avenir de l’UE dans le contexte du Brexit.

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