Varoufakis appelle à voter Macron, « le seul » qui a tout fait pour aider la Grèce

Le Vif

L’ancien ministre grec des Finances Yanis Varoufakis, une des références de la gauche radicale en Europe, appelle mardi à voter lors de la présidentielle française pour Emmanuel Macron, « le seul ministre d’Etat en Europe » à avoir fait « tout son possible » pour aider Athènes lors de la crise de la dette.

Le second tour du scrutin, qui oppose le centriste Emmanuel Macron à la candidate d’extrême droite Marine Le Pen, se déroule le dimanche 7 mai.

Dans un entretien au quotidien Le Monde daté de mercredi, M. Varoufakis dit comprendre « que les électeurs progressistes français aient toutes les raisons d’être en colère » contre le programme social-libéral d’Emmanuel Macron, mais il « refuse de faire partie d’une génération de progressistes européens qui auraient pu empêcher Marine Le Pen de gagner la présidence française mais ne l’ont pas fait ».

« Au cours de mon mandat en tant que ministre des Finances de la Grèce au début de 2015, Emmanuel m’a révélé un côté de lui que peu de progressistes connaissent », rapporte M. Varoufakis.

Nommé ministre après la victoire du parti de gauche radicale Syriza en janvier 2015, il démissionnera l’été suivant en désaccord avec la stratégie du Premier ministre Alexis Tsipras dans ses négociations sur la dette grecque.

« Alors que la +troïka+ des créanciers de la Grèce et le gouvernement de Berlin étranglaient les tentatives de notre gouvernement de gauche nouvellement élu pour libérer la Grèce du carcan de sa dette, Macron a été le seul ministre d’Etat en Europe à faire tout son possible pour nous aider », affirme-t-il.

M. Varoufakis raconte que, fin juin 2015, « lorsque l’Eurogroupe avait décidé de fermer nos banques pour punir notre gouvernement », M. Macron, alors ministre de l’Economie, aurait convaincu le président français François Hollande de rouvrir une négociation et « proposé de venir incognito à Athènes » pour une médiation.

Mais l’Elysée mettra un veto à cette mission sous l’influence de la chancelière allemande Angela Merkel qui n’aurait pas apprécié que M. Macron relaie la position grecque, selon M. Varoufakis.

« En écrasant le printemps grec, la troïka a non seulement porté un coup à la Grèce, mais aussi à l’intégrité et à l’esprit de l’Europe. Emmanuel Macron a été le seul membre du système qui a essayé de s’y opposer. Je pense qu’il est de mon devoir de faire en sorte que les Français progressistes, sur le point d’entrer (ou de ne pas entrer) dans le bureau de vote au second tour, fassent leur choix en ayant pleinement conscience de cela », écrit M. Varoufakis alors que certains électeurs, à gauche comme à droite, hésitent sur leur attitude au second tour.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire