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Un printemps arabe tourmenté

Sommes-nous à la veille d’un automne arabe ? Tour d’horizon des pays arabes touchés par la vague révolutionnaire.

YEMEN

Depuis sept mois, un front du changement très hétéroclite – mouvements de jeunesse, opposition parlementaire, chefs tribaux – demande le départ et la traduction en justice du président Ali Abdallah Saleh, arrivé au pouvoir en 1978. Hospitalisé en Arabie saoudite après avoir été blessé le 4 juin dans un attentat, le chef de l’Etat a regagné son pays, le 23 septembre, et s’est dit prêt à des élections anticipées. Lundi 26, des dizaines de milliers de manifestants ont défilé dans la capitale, Sanaa, et scandé à son intention : « Boucher, nous ne baisserons pas les bras ! »

BAHREïN

Des élections partielles ont lieu, les 24 septembre et 1er octobre, afin de remplacer 18 députés démissionnaires sur les 40 élus de la Chambre. Les parlementaires entendaient protester contre la répression, à la mi-mars, des manifestations appelant à des réformes démocratiques. La principale force d’opposition, le parti chiite Al-Wafaq, a appelé au boycott. La fermeté de la monarchie sunnite de ce petit Etat du Golfe est soutenue par l’Arabie saoudite.

TUNISIE

Polémiques en tout genre, grèves, violences sporadiques : comme il fallait s’y attendre, l’après-révolution n’est pas de tout repos en Tunisie. Mais les élections constituantes du 23 octobre sont sur les rails et les principaux partis ont signé un « pacte de bonne conduite », ce qui augure plutôt bien du déroulement du scrutin.

SYRIE

Les jours se suivent et se ressemblent en Syrie. Depuis le 19 mars, les manifestations n’ont pas cessé malgré les ripostes féroces des forces de sécurité, qui tirent dans la foule à balles réelles. Selon le haut-commissaire aux droits de l’homme des Nations unies, la répression aurait déjà fait « au moins 2600 morts ».

LIBYE

Le Conseil national de transition est désormais installé à Tripoli, mais tout reste à faire dans ce pays très hétérogène, privé d’institutions politiques depuis plus de quarante ans. En début de semaine, les combats n’étaient pas terminés : des fidèles au clan Kadhafi résistaient toujours, notamment à Syrte.

MAROC

Après l’adoption par référendum le 1er juillet d’une nouvelle Constitution, qui élargit les pouvoirs du Premier ministre, des élections législatives sont prévues le 25 novembre. La classe politique traditionnelle ne semble guère faire d’efforts pour séduire les jeunes descendus dans la rue au printemps.

Dominique Lagarde

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