Pierre Oba © capture d'écran YouTube

Un ministre congolais suspecté de crimes de guerre a échappé à la justice belge

Pierre Oba, actuel ministre des Mines du Congo-Brazzaville et ancien ministre de l’Intérieur, s’est glissé entre les mailles du filet judiciaire tressé par la Belgique et la France alors qu’il est accusé de crimes de guerre commis entre 1997 et 1999 dans son pays, écrivent mercredi Le Soir Mag et le magazine français Marianne.

Selon les deux hebdomadaires, l’homme aurait été repéré à partir du 23 novembre 2015 en Belgique et en France. Pierre Oba, qui dispose également de la nationalité belge, serait venu chercher sa nouvelle carte d’identité aux services de l’état civil de la commune d’Uccle avant de retourner pendant 40 jours dans sa résidence située en banlieue parisienne, à Sartrouville. Selon certaines sources, il s’y serait rendu pour se soigner.

M. Oba a fait l’objet de plaintes déposées en France et en Belgique en 2001. Le ministre n’a jusqu’à présent jamais pu être interrogé par les autorités judiciaires des deux pays pour répondre de massacres présumés de milliers d’opposants entre 1997 et 1999.

La présence de Pierre Oba en Belgique et en France a été établie par les enquêteurs. La justice belge s’est dotée d’un mandat d’arrêt international le 21 décembre 2015, fondé sur des indices sérieux quant à l’implication du ministre dans des violations graves du droit humanitaire.

Le 6 janvier, M. Oba ne s’est pas présenté à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle de Paris où il devait embarquer dans un avion à destination de Brazzaville. Il est apparu pourtant six jours plus tard au Congo. Selon les deux hebdomadaires, le ministre aurait quitté la France à bord d’un « avion spécial », échappant ainsi à la justice.

Selon un courrier diplomatique dont Le Soir Mag a obtenu copie, le président congolais Denis Sassou-Nguesso aurait convoqué entre-temps l’ambassadrice de l’Union européenne en poste à Brazzaville, Saskia De Lang, pour lui demander des explications sur la « tentative d’arrestation » d’un de ses ministres, laissant penser que l’information était parvenue à l’intéressé.

Contenu partenaire