© AFP

Un journal chinois contre la liberté de la presse

Le Vif

Un journal chinois étroitement contrôlé par le Parti communiste au pouvoir a défendu ce mercredi les « limites » à la liberté de la presse, dans un contexte de vaste mouvement d’opinion en faveur d’un hebdomadaire réformiste récemment victime de la censure.

« La liberté de la presse doit avoir des limites », a affirmé dans un éditorial le quotidien Global Times, en reconnaissant que la controverse sur l’hebdomadaire Nanfang Zhoumo avait provoqué un « vaste débat » dans le pays, où le parti unique à la main haute sur la presse et les publications.

« Il y a encore des choses que les médias chinois ne peuvent actuellement se permettre de faire. Par exemple les médias ne peuvent pas attaquer directement le système politique fondamental de la nation, car le système politique fondamental de la nation dépend de la constitution », a ajouté le Global Times.

Les réseaux sociaux chinois sont agités depuis une semaine par des réactions outrées après la censure d’un éditorial du Nanfang Zhoumo, une réécriture sur ordre des autorités qui a provoqué une importante mobilisation de journalistes, d’intellectuels, de célébrités et d’internautes en soutien au journal.

Mercredi, pour le troisième jour consécutif, des militants pour la liberté d’expression se sont rassemblés devant les bureaux du Nanfang Zhoumo, dans la grande ville méridionale de Canton, mais ils étaient moins d’une dizaine selon un journaliste de l’AFP sur place.

Le Nanfang Zhoumo avait, dans un billet du Nouvel an, appelé la Chine à des réformes politiques, et notamment au respect des libertés fondamentales prévues en théorie par la constitution. Cet éditorial a été profondément remanié sur instruction du département de la propagande de la province du Guangdong (sud), où est basée la publication.

L’hebdo « sortira normalement » jeudi « Le journal sortira normalement jeudi », a expliqué un journaliste chevronné du Nanfang Zhoumo. « Il n’y a jamais eu de grève », a-t-il ajouté.

Cette affaire se pose comme un défi pour la nouvelle direction communiste nommée en novembre. Le numéro un, Xi Jinping, a peu après sa prise de fonction insisté sur l’importance du respect de la Constitution, qui prévoit en théorie la liberté d’expression.

La Chine est régulièrement montrée du doigt en raison des pressions qui y sont exercées sur la presse et sur la la liberté d’expression. Selon Reporters Sans Frontières, une trentaine de journalistes y sont actuellement emprisonnés. Le pays pointe à la 174e place sur 179 du classement mondial de la liberté de la presse.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire