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Un film anti-islam provoque une flambée de violence anti-américaine

Caroline Lallemand
Caroline Lallemand Journaliste

Des milliers de manifestants ont attaqué l’ambassade américaine du Caire et son consulat à Benghazi, causant dans la ville lybienne la mort d’un Américain et un autre blessé. Les violences ont été déclenchées par la diffusion ce 11 septembre d’un film américain jugé offensant pour l’islam.

Un fonctionnaire américain du consulat américain à Benghazi a été tué et un autre blessé dans l’attaque mardi soir du consulat par des hommes armés qui protestaient contre un film offensant l’islam selon eux, a indiqué à l’AFP le vice-ministre libyen de l’Intérieur, Wanis al-Charef.

« Un fonctionnaire américain a été tué et un autre blessé à la main. Les autres membres du personnel ont été évacués et sont sains et saufs », a déclaré M. Charef qui n’était pas en mesure de préciser si l’homme tué était un diplomate. Des manifestants armés ont tiré au lance-roquettes sur le consulat américain de Benghazi.

Selon le porte-parole de la Haute commission de sécurité du ministère de l’Intérieur, Abdelmonoem al-Horr, les forces de sécurité ainsi que du ministère de la Défense tentent de contenir la situation, alors que des roquettes RPG ont été tirées sur le consulat depuis une ferme toute proche. M. Horr a dénoncé l’attaque et a qualifié les assaillants de « personnes hors la loi », sans toutefois accuser un groupe particulier.

D’après Wanis al-Charef, les assaillants protestaient contre le même film dénoncé par des milliers d’Egyptiens, en majorité des salafistes qui avaient manifesté mardi devant l’ambassade américaine au Caire, avant d’arracher le drapeau américain pour le remplacer par un étendard islamique.

Les Etats-Unis ont condamné mardi l’attaque. « Nous pouvons confirmer que notre représentation à Benghazi, en Libye, a été attaquée par un groupe de manifestants », a déclaré la porte-parole de la diplomatie américaine, Victoria Nuland, dans un communiqué. « Nous condamnons dans les termes les plus forts cette attaque contre notre mission diplomatique ».

Le film polémique réalisé par un Israélo-Américain

Le film à l’origine des violentes manifestations anti-américaines qui ont eu lieu mardi en Egypte et en Libye a été réalisé par un Israélo-Américain qui décrit l’islam comme un « cancer », rapporte le Wall Street Journal.

Le film, « Innocence of Muslims » (« L’Innocence des musulmans »), a été réalisé et produit par Sam Bacile, un promoteur immobilier israélo-américain de 54 ans originaire du sud de la Californie, rapporte le quotidien américain. « L’islam est un cancer », a-t-il déclaré au WSJ.

Il s’exprimait après que des manifestants protestant contre son film se sont introduits dans l’ambassade américaine au Caire, où ils ont notamment arraché un drapeau américain. A Benghazi, en Libye, de violentes manifestations, elles aussi suscitées par ce film, près du consulat américain ont fait au moins un mort, un fonctionnaire américain.

Sam Bacile a expliqué au WSJ qu’il était bien à l’origine du film en question, soulignant avoir levé cinq millions de dollars auprès d’une centaine de donateurs juifs, qu’il n’a pas identifiés, pour le financer.

Il assure avoir travaillé avec 60 acteurs et une équipe de 45 personnes pour tourner le film en trois mois l’an dernier en Californie. « C’est un film politique, ce n’est pas un film religieux », a-t-il déclaré au quotidien.

Le long métrage a reçu le soutien du controversé pasteur américain Terry Jones, qui avait créé la polémique en brûlant des exemplaires du Coran en avril. Il prévoit d’en diffuser un extrait dans son église de Gainesville, en Floride, mardi soir.

LeVif.be, avec Belga

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