Marine Le Pen entre Florian Philippot et son compagnon Louis Aliot au Parlement européen de Strasbourg, en juin 215 © Reuters

Un eurodéputé vote à la place de Marine Le Pen au Parlement, une enquête ouverte pour violation du règlement

Le PPE (droite), principal groupe politique au Parlement européen, a demandé mercredi une enquête pour vérifier si la présidente du Front national, Marine Le Pen, s’était fait remplacer pour des votes, en violation du réglement.

Evoquant une « suspicion de fraude », il a adressé cette demande au président du Parlement Martin Schulz, a précisé sur Twitter le chef de file du groupe PPE, le député allemand Manfred Weber.

Mme Le Pen a réagi à ce début de polémique en expliquant en substance qu’elle n’était pas responsable de l’utilisation de sa carte de vote personnelle en son absence par un tiers, et que ce dernier « devra en répondre ».

Selon les images vidéo consultables sur le site web du Parlement, on voit Mme Le Pen quitter l’hémicycle strasbourgeois mercredi à 14h14, un peu avant la fin d’une très longue séance de votes qui avait démarré vers 12h00, et à laquelle elle avait pris part jusque là. Or le décompte électronique des suffrages, également consultable sur le site web du Parlement, atteste que la carte de vote de Mme Le Pen a été utilisée à au moins huit reprises entre 14h15 et 14h18.

Selon une source parlementaire, des députés présents au moment des votes ont rapporté qu’un voisin de Marine Le Pen dans l’hémicycle avait voté à sa place. Selon cette même source, c’est d’ailleurs cet élu qui encourrait, le cas échéant, des sanctions.

L’incident a été rendu public par une députée conservatrice suédoise, Anna Maria Corazza Bildt. « Je me rends juste compte que Mme Le Pen n’est pas là. J’aimerais que vous vérifiez ce qui se passe avec son vote et son voisin », a-t-elle dit au président de séance, quelques minutes après le départ de l’élue française d’extrême droite.

Interrogée quelques heures plus tard lors d’une conférence de presse, Mme Le Pen a indiqué n’être « pas du tout au courant » de cet épisode. « Après deux heures quinze de votes, j’ai quitté mon poste. Si ces faits sont avérés, cette personne devra en répondre », a ajouté la présidente du Front national, qui s’exprimait à Besançon, en marge d’une réunion de soutien à une candidate du FN aux élections régionales.

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