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Un djihadiste belge témoigne: « Nous sommes des gens qui aidons à arrêter les oppresseurs du peuple syrien »

Jenan Moussa, une journaliste de la chaîne de télévision arabe Al Aan, est parvenue à entrer en contact par internet avec un djihadiste belge et deux autres, néerlandais, qui se trouvent actuellement dans la ville d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie. Les trois hommes détaillent ainsi la manière dont la cité se prépare à faire face à une attaque du régime de Bachar al-Assad et la façon avec laquelle ils offrent leurs services aux divers groupes présents sur le terrain. « Je travaille maintenant comme indépendant. Nous collaborons militairement avec différents groupes », explique le Belge.

Les trois hommes se présentent eux-mêmes comme étant Abu Abdul Rahman al-Belgiqi, Abu Mohammed al-Holandi et Abu al-Zubair al-Holandi. Ils sont présents depuis plus de cinq ans en Syrie, selon la journaliste, et se considèrent comme des défenseurs du peuple syrien. « Nous sommes des terroristes si vous voulez dire par là que nous sommes des gens qui aidons à arrêter les oppresseurs du peuple syrien », poursuit le combattant belge.

Ce dernier a été jadis membre du Front al-Nosra puis du groupe terroriste Etat islamique (EI) mais travaille maintenant comme indépendant. « 

Les indépendants ne rejoignent pas de groupes ici, ils collaborent militairement avec plusieurs d’entre-eux. Nous disons que nous sommes 10, 15, 20 ou 30 frères et que nous voulons nous joindre militairement pour n’importe quelle tâche. Donc, chaque fois que le régime lance une attaque, nous sommes là, prêts à aider, que cela soit maintenant à Idleb, Lattaquié, Hama ou Alep. »

Les trois hommes se disent conscients du fait que tous les regards sont maintenant tournés vers la ville d’Idleb, où nombre de combattants ont trouvé refuge après avoir été chassés des territoires qu’ils occupaient par le régime syrien. Ils savent aussi que les troupes de Bachar al-Assad vont attaquer la ville et ajoutent d’ailleurs s’y préparer tant sur le plan physique que mental.

Les combattants étrangers présents à Idleb courent en effet le risque d’être tués non seulement lors d’attaques lancées par le régime mais divers goupes d’opposants rêvent également de se débarrasser d’eux, selon la journaliste Jenan Moussa. Les trois hommes expliquent également qu’ils se battront jusqu’au bout pour Idleb, même si, de l’avis de Jenan Moussa, nombre de combattants étrangers concluent des accords avec leurs gouvernement afin de rentrer en Europe.

Un surnom?

Pieter Van Ostaeyen, un expert flamand en terrorisme qui gère une banque de données comportant les noms des combattants en Syrie, n’est toutefois pas parvenu à identifier le ressortissant en question. « Nous ignorons totalement qui il est », souligne-t-il. « Nous supposons qu’il a pris un surnom afin de rester anonyme. Soit c’est un parfait inconnu, soit il s’agit de quelqu’un avec un autre nom. » Pieter Van Ostaeyen a bien trouvé au sein de sa banque de données un candidat potentiel mais celui-ci serait mort en 2016. « Ils sont également en train de chercher du côté des Pays-Bas.

J’ai échangé quelques informations avec un analyste néerlandais et il existe là également deux possibilités mais ils sont aussi décédés. » Il n’est également pas sûr à 100% que les trois hommes soient réellement morts, étant donné que ces décès reposent souvent sur des spéculations. Il est aussi très difficile de dire combien de Belges sont encore présents en Syrie vu qu’il est compliqué de déterminer le nombre de combattants de l’EI encore en vie et le nombre de Belges qui ont été tués alors qu’ils faisaient partie du groupe Jabhat Fateh al-Sham, l’ancêtre du Front al-Nosra, conclut l’expert.

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