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Un deuxième otage japonais aurait été décapité

Le groupe djihadiste Etat islamique (EI) a affirmé avoir exécuté l’otage japonais Kenji Goto, selon une vidéo diffusée samedi sur Twitter par l’organe médiatique de groupes jihadistes Al-Furqan.

La vidéo, dont l’authenticité n’a pu être confirmée dans l’immédiat, montre l’otage en tenue orange à genoux et debout à côté de lui un homme masqué tout vêtu de noir, avec un couteau à la main. La vidéo se termine par une image d’un corps avec une tête sur le dos. Selon le centre de surveillance des sites islamistes SITE, le bourreau à l’accent britannique est le même qui était présent sur les précédentes vidéos de décapitation d’otages occidentaux par l’EI. Le bourreau affirme que cette exécution est en représailles à la « participation » du Japon à la lutte contre les djihadistes. Le journaliste Kenji Goto a été enlevé fin octobre en Syrie. La vidéo ne fait aucune mention du pilote jordanien qui était aussi menacé de mort par l’EI. Le groupe djihadiste avait dans son dernier enregistrement menacé de tuer le pilote jordanien Maaz al-Kassasbeh jeudi si la Jordanie ne relâchait pas une djihadiste irakienne en échange de Kenji Goto. L’EI a exécuté un autre otage japonais, Haruna Yukawa, dans un enregistrement diffusé par l’EI le 24 janvier. Il avait été capturé en août en Syrie, avant que M. Goto n’aille à sa recherche et ne soit enlevé à son tour.

Tokyo n’abdiquera pas face à un « terrorisme inadmissible »

Le Premier ministre japonais Shinzo Abe, « très en colère », a juré dimanche matin qu’il n’abdiquerait pas face à un « terrorisme inadmissible », après l’annonce de l’exécution d’un second otage japonais par le groupe Etat islamique (EI). « C’est un acte de terrorisme ignoble, horrible contre lequel je suis très en colère », a déclaré M. Abe aux journalistes, visiblement très ému, ajoutant que le Japon ne renoncerait pas à combattre « un terrorisme inadmissible ». Comme le porte-parole du gouvernement auparavant, M. Abe n’a accepté aucune question de la presse et n’a rien dit des vérifications en cours sur l’authenticité de la vidéo attribuée à l’organisation djihadiste. Toutefois, il a réagi comme si cette vidéo était authentique en adressant ses regrets à la famille de l’otage, le journaliste Kenji Goto, et en déplorant que tous les efforts du gouvernement n’aient pas permis de le sauver. Il a remercié tous les pays qui avaient aidé le Japon dans cette épreuve. « Je n’ai pas de mots pour dire la peine que la famille doit ressentir, le gouvernement a fait le maximum pour gérer cette crise, c’est très regrettable (qu’on en arrive à cette issue) », a affirmé le Premier ministre. « Nous allons continuer de travailler avec la communauté internationale pour traduire les terroristes en justice, nous ne céderons jamais », a-t-il encore assuré.

Exécution d’un otage japonais: condamnation de Washington, Paris et Londres

Washington, Paris et Londres ont fermement condamné l’exécution d’un otage japonais annoncée samedi par l’EI dénonçant un acte « odieux » et « méprisable ».

« Les Etats-Unis condamnent le meurtre odieux du citoyen et journaliste japonais Kenji Goto par le groupe terroriste EI », a déclaré le président Barack Obama dans un communiqué. « Nous sommes aujourd’hui solidaires avec le Premier ministre (Shinzo) Abe et le peuple japonais dans la dénonciation de cet acte barbare », a-t-il ajouté.

La France, par la voix de son président François Hollande, a également fait part de sa solidarité avec le Japon dénonçant un « meurtre brutal ». Le président de la République « condamne avec la plus grande fermeté le meurtre brutal du citoyen japonais Kenji Goto par Daech », a indiqué l’Elysée dans un communiqué. « La France est solidaire du Japon dans cette nouvelle épreuve », a ajouté le chef de l’Etat, précisant que « nos deux pays amis continueront de travailler ensemble pour la paix au Moyen-Orient et pour éliminer les groupes terroristes ». « Je condamne fermement ce qui semble être le meurtre méprisable et effroyable de Kenji Goto », a écrit le Premier ministre David Cameron dans un communiqué. « C’est un rappel de plus que l’EI est l’incarnation du mal, sans égard pour la vie humaine », a-t-il ajouté. Le Japon « a raison de ne pas s’incliner devant le terrorisme », a-t-il poursuivi.

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