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Un chouchou du « printemps érable » au parlement québécois

Léo Bureau-Blouin, un des leaders emblématiques du mouvement étudiant au Québec, devient à 20 ans le plus jeune député élu à l’Assemblée nationale. Un relais politique important pour la jeunesse québécoise, alors que Pauline Marois vient d’annoncer l’annulation de la hausse des frais de scolarité, à l’origine de ce mouvement.

Propulsé sur le devant de la scène au moment de la mobilisation étudiante contre l’augmentation des frais de scolarité au Québec, le jeune Léo Bureau-Blouin a indéniablement réussi son entrée en politique. Elu avec près de 38% des suffrages face au ministre délégué des finances sortant Alain Paquet, il a séduit la circonscription de Laval-des-Rapides où il a été propulsé, cet été, par le Parti québécois. Rien d’étonnant à cela: en plus de son extraordinaire maturité politique qui l’a très tôt démarqué des autres leaders de la contestation étudiante, il a tenu à effectuer une campagne de terrain efficace, allant à la rencontre des citoyens de sa circonscription dans les bars et les épiceries.

Le militant timide et aux joues creuses au début du printemps érable a très vite laissé la place à un orateur politique sûr de lui, qui a su séduire un électorat jeune en axant sa campagne sur l’abolition de la loi spéciale interdisant les manifestations et l’annulation de la hausse des frais de scolarité à l’université. Il vient d’obtenir gain de cause à ce sujet; la future chef du gouvernement, Pauline Marois, vient d’annoncer l’annulation de a hausse des frais de scolarité. Ancien président de la Fédération étudiante collégiale du Québec, ce fils de militants associatifs dispose d’une certaine expérience sur les questions d’éducation. Déterminé à faire aboutir les demandes du mouvement des étudiants québecois, il a pour ambition de conserver au Québec  » l’éducation la plus accessible en Amérique du Nord ». Reste à savoir s’il arrivera à peser au sein même de son parti qui prône plutôt une indexation des frais de scolarité face au gel qu’il propose.

Le « retour du progressisme à l’Assemblée Nationale »

Mais le jeune député ne s’adresse pas uniquement aux électeurs de sa génération; il se propose de  » ramener la paix sociale au Québec, ramener le consensus » et d’engager des mesures ciblées en direction des personnes âgées, pour la hausse du salaire minimum ou encore pour améliorer les transports dans sa circonscription. Il a d’ailleurs salué la victoire de son parti hier comme le « retour du progressisme à l’Assemblée Nationale ». Son élection, quant à elle, démontre son passage avec brio de la mobilisation étudiante à l’univers politique en réussissant à séduire une population québécoise majoritairement hostile aux revendications du printemps érable.

Léo Bureau-Blouin promet de placer son mandat sous le signe du compromis: « Il y a différentes façons de concevoir l’action politique. Je conçois l’action de façon pragmatique. On a un but et on fait ce qu’on peut pour s’en approcher. D’autres voient l’objectif comme un absolu à atteindre, sinon rien. Je ne pense pas que ça peut fonctionner ». C’est sans doute cette vision qui l’encourage aujourd’hui à poursuivre des études de droit en parallèle à son travail de député. Une manière de donner l’exemple à ses jeunes concitoyens. Car, en politique, affirme-t-il, il s’agit de « donner espoir ».

Par Clothilde Mraffko, L’Express

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