En Guyane, un agent du département sanitaire détruit des nids de moustiques. © AFP/Jody Amiet

Un an après l’explosion du virus Zika, le Brésil reste en urgence sanitaire

Le Vif

Le Brésil, pays le plus touché par le virus Zika, maintient tout son territoire en situation d’urgence de santé publique, un an après l’apparition foudroyante de ce virus lié à des cas de microcéphalies chez les bébés nés de mères infectées.

« Nous allons maintenir l’urgence au Brésil jusqu’à ce que le suivi (de la situation) nous donne toute tranquillité », a déclaré vendredi le ministre de la Santé Ricardo Barros lors d’une conférence de presse à Brasilia pour faire le point sur ce virus, qui se transmet par les moustiques.

L’état d’urgence sanitaire permet aux gouvernements régionaux de se passer d’appels d’offres pour l’achat de matériel, de pouvoir embaucher du personnel et de faciliter la création de groupes de recherches, selon le ministère.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) doit annoncer vendredi à Genève si le virus Zika constitue toujours « une urgence de santé publique de portée mondiale ».

Ce virus peut entraîner non seulement des cas de microcéphalie chez les bébés (boîte crânienne réduite entraînant un retard du développement intellectuel), mais aussi un grave syndrome neurologique, celui de Guillain-Barré, chez les adultes. Les deux sont potentiellement mortels.

M. Barros a indiqué que le ministère de la Santé avait adopté de nouveaux critères pour diagnostiquer les dommages du virus Zika chez les nourrissons qui seront désormais suivis plus longtemps.

« Le bébé peut avoir un périmètre encéphalique plus grand et subir les effets » du virus quelques mois plus tard comme la cécité, la perte d’audition et des retards dans le développement, a souligné le ministre.

« Ce n’est pas nécessairement la réduction du périmètre encéphalique qui montre le dommage du cerveau », donc « nous allons suivre les bébés jusqu’à l’âge de trois ans », a-t-il ajouté.

Le gouvernement préconise désormais une deuxième échographie au septième mois de grossesse, après celle à la fin du premier, pour identifier les possibles malformations dans l’étape finale de la gestation, suivant les recommandations de l’OMS.

Le ministre a signé un décret pour débloquer 52,6 millions de réais (14,6 millions d’euros) par an pour la réalisation de cet examen.

Le Brésil – et surtout sa région nord-est – a été jusqu’ici le plus touché par l’épidémie du virus avec près de 1,5 million de personnes contaminées et 2.079 bébés nés avec une malformation cérébrale, selon les derniers chiffres officiels. Il y a aussi 3.077 cas faisant encore l’objet d’études.

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