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Ukraine : le cessez-le-feu globalement respecté malgré quelques accrochages

Le cessez-le-feu entre les forces de Kiev et les séparatistes prorusses dans l’est de l’Ukraine paraissait tenir dimanche malgré plusieurs accrochages, notamment autour de la ville stratégique de Debaltseve dont les observateurs de l’OSCE se sont vu refuser l’entrée par les rebelles.

Si deux civils ont été tués peu après minuit, quelques minutes après l’entrée en vigueur théorique de la trêve à Popasna (région de Lougansk), par des tirs d’artillerie venant, selon Kiev, d’une zone contrôlée par des rebelles dissidents ne respectant pas l’autorité des républiques séparatistes, les affrontements se sont considérablement réduits ensuite.

Dimanche, des journalistes de l’AFP présents sur place pouvaient entendre des tirs d’artillerie isolés provenant de la ville de Debaltseve, noeud ferroviaire stratégique où l’armée ukrainienne était jusqu’à la trêve menacée d’encerclement par les rebelles, sans commune mesure toutefois avec les violences de ces derniers jours. C’est justement de Debaltseve que des observateurs de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), mandatés pour observer l’application du cessez-le-feu, se sont vu empêcher l’entrée par les rebelles.

Mais le « cessez-le-feu est dans l’ensemble respecté » dans la région, a précisé l’OSCE au cours d’une conférence de presse, ayant seulement noté un échange d’artillerie autour de Debaltseve à 08H00 GMT (09H00, heure belge). « La situation est en voie de stabilisation », a pour sa part déclaré le porte-parole militaire ukrainien, Andriï Lyssenko. Il a ajouté que l’armée ukrainienne avait essuyé des attaques à dix reprises dimanche, un nombre bien inférieur aux journées précédentes.

Un haut responsable militaire de la République séparatiste de Donetsk (DNR), Edouard Bassourine, a de son côté affirmé que la trêve était « globalement respectée ». Des accrochages ont été signalés par les autorités ukrainiennes dans les régions de Marioupol, au sud, et de Lougansk, au nord de la ligne de front, sans qu’il ne soit fait état de nouvelles victimes militaires ou civiles.

Les troupes ukrainiennes visées à 60 reprises

Les positions ukrainiennes ont été visées à 60 reprises depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu dans l’Est rebelle de l’Ukraine, a annoncé dimanche un porte-parole militaire ukrainien.

« Des groupes armés ont visé nos troupes à 60 reprises avec tous types d’arme, y compris des (lance-roquettes multiples) Grad », a déclaré Anatoli Stelmakh, qui a précisé que la ville stratégique de Debaltseve était « le point le plus chaud » depuis le début de la trêve. Il a ajouté que les combattants séparatistes avaient tenté à trois reprises de s’emparer du village de Tchornoukhine, situé à cinq kilomètres à l’est de Debaltseve, mais en avaient été à chaque fois repoussés.

« Les soldats ukrainiens n’utilisent pas leur artillerie et se contentent de répondre aux attaques ennemies », a complété Anatoli Stelmakh. Malgré ces attaques, dirigeants séparatistes et autorités ukrainiennes maintiennent que le cessez-le-feu est globalement respecté dans l’est de l’Ukraine, aucune nouvelle victime civile ou militaire n’ayant par ailleurs été à déplorer depuis la mort dans des bombardements de deux civils dans la région de Lougansk, juste après l’entrée en vigueur de la trêve.

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