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Ukraine : « Il n’y a toujours pas de cessez-le-feu », déplore Merkel devant Poutine

La chancelière allemande Angela Merkel a déploré dimanche à Moscou qu' »il n’y ait toujours pas de cessez-le-feu en Ukraine », malgré son entrée en vigueur officielle fin février suite aux accords de Minsk-2 visant à mettre fin au conflit entre Kiev et séparatistes prorusses.

« Aujourd’hui, il n’y a toujours pas de cessez-le-feu en Ukraine », a dit Mme Merkel, selon ses propos traduits en russe, lors d’une conférence de presse commune avec son homologue russe Vladimir Poutine.

« Tous les jours, nous recevons des rapports de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) qui expliquent de manière objective pourquoi le cessez-le-feu n’est pas respecté », a-t-elle indiqué.

« On ne peut pas dire qu’une partie respecte les conditions de l’accord (sur le cessez-le-feu) à 100%, et l’autre ne les respecte pas », a précisé la chancelière. « C’est un processus très compliqué. Nous espérions qu’un cessez-le-feu serait obtenu. Mais malheureusement, cela n’a pas été le cas », a-t-elle ajouté.

Le cessez-le-feu dans l’est de l’Ukraine, où un conflit armé entre Kiev et séparatistes prorusses a fait plus de 6.200 morts en un peu plus d’un an, est formellement entré en vigueur à la suite de la conclusion des accords de paix Minsk 2, précédée par un marathon diplomatique entre Mme Merkel, M. Poutine et les présidents français et ukrainien, François Hollande et Petro Porochenko. Cependant, des combats sporadiques éclatent régulièrement dans l’Est, où depuis quelques jours les tirs ont gagné en intensité, y compris à Donetsk, bastion des séparatistes.

La chancelière allemande est arrivée à Moscou dimanche au lendemain des festivités marquant le 70e anniversaire de la victoire contre l’Allemagne nazie, qui ont été boudées par les Occidentaux accusant la Russie de soutenir militairement les séparatistes prorusses dans l’est de l’Ukraine, ce que les autorités russes démentent.

« Malgré toutes les difficultés, le processus (de paix, ndlr) lancé à Minsk avance (…), et la situation est devenue plus calme » en Ukraine, a assuré pour sa part M. Poutine. « En ce qui concerne les plaintes sur le respect ou le non-respect des accords de Minsk, ces plaintes viennent des deux parties », de la part des séparatistes, comme de Kiev, a-t-il constaté.

« Je suis convaincu qu’on ne peut assurer un règlement à long terme que via un dialogue direct » entre Kiev et les séparatistes, a ajouté le président russe, en assurant que la Russie ferait « tout son possible » pour y contribuer.

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