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Ukraine: des manifestations pro-européennes à la contestation anti-gouvernementale

Les rues de Kiev ont vu défiler des centaines de milliers de manifestants ce week-end. Ils demandent la démission de Viktor Ianoukovitch, le président ukrainien, et la tenue d’élections anticipées. Retour sur une dizaine de jours de crise.

Selon les sources, entre 150.000 et 300.000 manifestants pro-européens ont manifesté ce week-end dans les rues de Kiev. Le point d’orgue d’une grogne qui grandit de jour en jour.

Fin de semaine passée se tenait le sommet de Vilnius, consacré par l’Union européenne à son partenariat oriental, avec des pays de l’ex-URSS. Une occasion pour l’Ukraine de signer des accords de libre-échange avec l’Union européenne. Si la Moldavie et la Géorgie ont paraphé les accords – une signature définitive devrait intervenir à l’automne-, l’Ukraine a, pour le moment, décliné l’invitation.

Des pressions venues de Moscou pourraient bien être à la base de cette volte-face. Un quart des exportations ukrainiennes partent en Russie, et Vladimir Poutine aurait averti son homologue ukrainien des conséquences économiques pour l’Ukraine d’un accord avec l’Europe.

Le début d’une fronde populaire

Le 24 novembre, moins de 100.000 manifestants avaient déjà défilé à Kiev. Ils avaient répondu à l’appel de l’opposition, qui voulait contraindre Viktor Ianoukovitch de signer les accords de Vilnius.

Depuis 10 jours, les plus acharnés de ces manifestants pro-européens campaient sur la place Maidan-Nezalejnosli. Samedi, ils ont été violemment évacués par la police anti-émeutes. Une intervention policière qui a mis le feu aux poudres. Durant l’opération, une dizaine de personnes ont été blessées, et une dizaine de manifestants ont été arrêtés. Le site d’information, proche de l’opposition, Ukrainskaia Pravda, a publié des photographies et des vidéos montrant des manifestants, le visage en sang. Le point de départ d’un soulevement populaire.

Des revendications radicalisées

Moins de 100.000 manifestants s’étaient déplacés pour demander la signature des accords avec l’Union européenne. Mais ce dimanche, ce sont plus de 150.000 manifestants qui sont venus demander la démission de Viktor Ianoukovitch et de son premier ministre Azarov. Ces manifestations rassemblent les pro-Européens du premier jour, mais aussi les Ukrainiens choqués par ce tour de force de la police. Il y a dix jours, les manifestants demandaient un rapprochement avec l’Europe. Aujourd’hui, ils en veulent davantage.

« J’appelle tout le monde à rester sur la place », a notamment déclaré Vitali Klitschko, un ancien boxeur, et leader principal de l’opposition. Un message qui semble bien reçut. Ce matin, lundi, un millier de manifestants bloquent encore l’accès au gouvernement dans le centre de Kiev occupent les rues du centre-ville. Ils demandent la démission du président, et la tenue d’élections anticipées.
Si dans l’ensemble, ces manifestations se déroulent dans le calme, une centaine de jeunes gens masqués et cagoulés ont tenté de prendre d’assaut le siège de l’administration présidentielle, faisant une centaine de blessés parmi les policiers. Rapidement, les leaders de l’opposition ont nié tout lien avec ces incidents.


Ces manifestations sont les plus importantes en Ukraine depuis la « révolution orange » de 2004.

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