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Turquie: le journaliste arrêté est étudiant à l’Ihecs

Le journaliste, Loup Bureau est suspecté par les autorités turques d’activités terroristes en lien avec ces combattants kurdes de Syrie. Il est étudiant à l’Ihecs.

L’Ihecs suit « heure par heure » la situation de Loup Bureau, ce journaliste indépendant français toujours étudiant à l’Institut des Hautes Etudes des Communications sociales placé en détention mardi par les autorités turques. L’école est en contact régulier avec les Affaires étrangères et TV5 Monde, pour qui le journaliste – qui ne voyageait pas dans le cadre de ses études – effectuait un reportage, indique l’administrateur général de l’école bruxelloise, Jean-François Raskin.

Loup Bureau a été interpellé la semaine dernière au poste-frontière de Habur entre l’Irak et la Turquie, alors qu’il s’apprêtait à quitter la région. Le journaliste s’était rendu cet été dans cette zone afin d’actualiser un reportage réalisé il y a plusieurs années pour TV5 Monde, sur les combattants YPG, considéré par Ankara comme une extension du PKK. Devant l’impossibilité de faire son travail, il a décidé de quitter le pays, ce qu’il s’apprêtait à faire quand il a été arrêté, précise Jean-François Raskin. Loup Bureau est suspecté par les autorités turques d’activités terroristes en lien avec ces combattants kurdes de Syrie. Il a été placé en détention mardi. Une justification « absurde », selon l’administrateur de l’Ihecs, qui fait également partie du jury de mémoire que doit défendre Loup Bureau en septembre prochain. « Il n’est pas politiquement engagé, c’est aux gens qu’il s’intéresse », défend-il.

Parallèlement à ses études à Bruxelles, Loup Bureau est engagé dans le métier de journaliste depuis plusieurs années. Spécialisé dans le monde arabo-musulman, il a appris la langue arabe en Egypte.

Dans un communiqué commun jeudi, les syndicats français de journalistes SNJ, SNJ-CGT et CFDT-Journalistes, soutenus par la Fédération européenne des journalistes (FEJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ), ont appelé à « la libération immédiate » de leur confrère, dont la détention rappelle celle de Mathias Depardon, photojournaliste français arrêté en mai dans le sud-est de la Turquie et expulsé un mois plus tard. Les signataires exigent « que le gouvernement français mette tout en oeuvre » pour obtenir sa libération, estimant que « les propos convenus ne suffisent plus ».

Pour les trois organisations françaises, « il est clair que les dirigeants turcs et le président Erdogan en tête abhorrent les journalistes étrangers trop curieux et n’hésitent pas à les arrêter pour imposer un mur du silence sur la réalité de ce pays, qui est la plus grande prison au monde pour les journalistes où 160 de nos confrères sont derrière les barreaux ».

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