Kais Saied © Reuters

Tunisie: Kais Saied, futur président, remercie les jeunes

L’universitaire Kais Saied, donné largement vainqueur de la présidentielle en Tunisie, a remercié « les jeunes qui ont ouvert un nouvelle page de l’histoire », devant ses partisans dans un hôtel du centre de Tunis peu après l’annonce de sa victoire dimanche.

« Nous allons essayer de construire une nouvelle Tunisie », a-t-il déclaré, stoïc, devant ses proches et la presse. « Je connais l’ampleur de la responsabilité ». « Cette campagne a été conduite par les jeunes et j’en porte la responsabilité », a-t-il dit. Environ 90% des électeurs de 18 à 25 ans, ont voté pour l’universitaire, selon les estimations de l’institut de sondage Sigma, contre seulement 49,2 des plus de 60 ans.

« Je vais porter ce message » de la révolution de 2011, a-t-il assuré. « Le peuple veut… ! », a-t-il lancé, reprenant un slogan phare de la révolution de 2011. « Et sa volonté va être appliquée. La loi sera appliquée à tous et à moi en premier lieu. L’application de la loi se fera sans aucune exception ».

« Chacun a choisi qui il voulait, en toute liberté. Notre projet est basé sur la liberté. L’époque de la soumission est finie. Nous venons d’entrer dans une nouvelle étape de l’histoire », a-t-il martelé. « Vous avez donné une leçon au monde entier (…) dans le cadre de la Constitution », a-t-il salué.

« L’Etat va se construire sur la base de la confiance. La confiance entre le dirigeant et les dirigés, dans le respect des règles », a-t-il conclu, remerciant également ceux qui n’ont pas voté pour lui.

Il a souligné l’importance de la question palestinienne, la plaçant comme priorité de sa politique étrangère. Son rival Nabil Karoui, a déploré un « déni de justice », évoquant la possibilité de contester son incarcération durant 49 jours en pleine campagne électorale. « Je me demande ce que ça aurait été si je n’avais pas été en prison, d’une façon inique », a-t-il déclaré à la presse dans son QG.

« C’est un cas unique dans l’histoire des démocraties dans le monde – c’est comme faire les jeux olympiques et on casse un genou avant de faire les 100 mètres », a-t-il déploré. « On veut se défendre, si on se défend pas ça va faire jurisprudence: mettre les favoris en prison c’est facile », a-t-il conclu, tandis que son équipe a indiqué attendre les résultats officiels pour trancher sur la suite des démarches.

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