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Tuerie de Chevaline: « Il n’y a pas de suspect, il y a des pistes »

Lors d’une conférence de presse, le procureur de la République d’Annecy, Eric Maillaud a fait le point sur l’enquête après le drame qui s’est déroulé en Haute-Savoie. Avant de se rendre jeudi en Grande-Bretagne, où habitait la famille al-Hilli.

« Si Annecy est le lieu malheureux de ce drame, un grand nombre d’explications se trouvent vraisemblablement en Grande-Bretagne. » Une semaine après la tuerie de Chevaline, le procureur de la République d’Annecy a donné, ce mercredi, une conférence de presse pour faire le point sur l’enquête. Bilan: beaucoup de rappels (à l’ordre), mais pas de révélations.

Eric Maillaud a confirmé son déplacement de jeudi à Surrey, notamment au domicile des al-Hilli, tués mercredi dernier au lieu-dit de Combe d’Ire. Il sera accompagné de l’un des juges d’instruction en charge du dossier. L’objectif, a-t-il expliqué, est d' »aplanir les difficultés » techniques rencontrées dans le cadre de la collaboration entre les équipes britannique et française. Insistant sur la bonne tenue de cette « coopération », il a néanmoins concédé que « le barrage de la langue » et les « cultures juridiques différentes » pouvaient parfois ralentir l’enquête.

« Nous ne sommes pas dans NCIS »

Laissant poindre son agacement, le magistrat a regretté l’impatience de certains médias. « Nous ne sommes pas dans un épisode de NCIS où l’enquête se résout en 45 minutes! » a-t-il asséné avant de rappeler le « travail minutieux » que revêt nécessairement une enquête criminelle. « Il faut revérifier les timings (…), confronter les différentes versions des témoins, (…) croiser les informations… » Comprendre: il faut laisser le temps au temps et ne pas tirer de conclusions hâtives.
« Il n’y a pas actuellement de suspect, il y a des pistes », a poursuivi le procureur d’Annecy. Sans établir de hiérarchie, il a, une nouvelle fois, évoqué les trois pistes privilégiées: celle d’un conflit familial entre les deux frères sur fond d’héritage, celle liée à la profession d’ingénieur de Saad al-Hilli et celle relative aux origines irakiennes du père.

Zainab, 7 ans, « témoin clé » de cette affaire

Interrogé sur une éventuelle reconstitution, le magistrat a indiqué que, « tôt au tard, il va falloir lui demander [au cycliste témoin de la scène, NDLR] de remonter sur son vélo et de refaire le parcours. » Ce Britannique, ancien membre de la Royal Air Force, va être réentendu.
Autre audition attendue: celle de Zainab, grièvement blessée pendant la tuerie. Mais, a estimé le procureur, « le plus important c’est que son état de santé s’améliore, qu’elle soit protégée, qu’elle retrouve une famille, qu’elle puisse vivre. » Depuis une semaine, la fillette de 7 ans est considérée comme le « témoin clé » de cette affaire. « Elle est la seule personne vivante qui a pu voir quelque chose, c’est en ce sens que ce qu’elle a à dire est intéressant, mais l’enquête ne peut pas entièrement s’appuyer sur son témoignage », a encore mis en garde le magistrat soulignant le traumatisme subi par l’enfant.

Toujours avec une grande fermeté, Eric Maillaud a déploré les « fuites » dans la presse et rappelé que les différents acteurs du dossier, lui en tête, étaient « soumis au secret de l’instruction ». Et de menacer: « Il n’est pas exclu que des poursuites soient déclenchées si ces fuites se poursuivent. »

Par Julie Saulnier, L’Express

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