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Trump, le diviseur en chef

Le Vif

Alors que les appels à apaiser les tensions politiques se multiplient aux Etats-Unis après la pire attaque antisémite de l’histoire du pays, Donald Trump est régulièrement accusé de tenir des propos attisant la haine et les divisions.

Retour sur ses déclarations les plus controversées depuis la campagne présidentielle de 2016.

Campagne contre Barack Obama

Trump, le diviseur en chef
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Bien avant de se lancer dans la course à la présidence, le magnat de l’immobilier avait pris la tête d’une campagne aux relents racistes contestant la nationalité américaine de Barack Obama, en mettant en doute la validité de son certificat de naissance, et donc sa légitimité à la tête des Etats-Unis.

Il avait finalement, et tardivement pendant sa campagne en 2016, reconnu Barack Obama comme un concitoyen.

Les « violeurs » mexicains

Paul Ryan
Paul Ryan© Reuters

Dans son discours annonçant son entrée en campagne, le 16 juin 2015, le futur président avait qualifié les migrants mexicains de « violeurs », délinquants et trafiquants de drogues.

Il avait plus tard accusé, en 2016, un juge d’être partial contre lui parce qu’il était d’origine mexicaine. Un « cas d’école de commentaire raciste », avait réagi Paul Ryan, le plus haut républicain du Congrès, qui s’est depuis rallié au président.

« Enfermez-là! »

Trump, le diviseur en chef
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La campagne électorale de Donald Trump a été marquée par ce cri de ralliement, scandé en direction de sa rivale démocrate Hillary Clinton, par ses supporteurs mais aussi les responsables de son équipe. Depuis qu’il est arrivé à la Maison Blanche, ces mots résonnent encore souvent lorsqu’il est en meeting.

Proclamant fièrement vouloir rompre avec le « politiquement correct », l’homme d’affaires a aussi l’habitude d’affubler de surnoms moqueurs ses opposants politiques: depuis « Hillary la crapule » à « Ted le menteur » pour son ex-opposant à la primaire républicaine Ted Cruz, ou encore « Pocahontas » en direction d’une rivale démocrate potentielle en 2020, Elizabeth Warren, et « petit Q.I » pour l’élue de la Chambre des représentants Maxine Waters.

Cette dernière, comme Mme Clinton, ont été visées par des colis piégés la semaine dernière.

Complaisance à l’égard de l’extrême droite ?

Ku Klux Klan
Ku Klux Klan © Reuters

Donald Trump a été accusé de cultiver l’ambiguïté avec certains dirigeants d’extrême droite. Il avait notamment pris son temps en 2016 pour désavouer le soutien que lui avait apporté publiquement David Duke, un ancien leader du Ku Klux Klan.

Après des violences qui ont secoué la ville de Charlottesville le 12 août 2017, M. Trump est apparu réticent à condamner clairement un rassemblement antisémite puis l’acte meurtrier d’un néonazi, qui avait volontairement percuté en voiture des militants antiracistes, tuant une femme de 32 ans.

Il y avait des « gens très bien des deux côtés », avait-il déclaré.

Décrets anti-immigration

Des femmes musulmanes votent dans le Queens, NYC.
Des femmes musulmanes votent dans le Queens, NYC. © REUTERS

Donald Trump, le candidat, avait à de nombreuses reprises mis en doute la loyauté des musulmans vivant aux Etats-Unis puis appelé à « la suspension totale et complète » du droit d’entrée des musulmans étrangers dans le pays, après un attentat en 2015.

A son arrivée à la Maison Blanche, en janvier 2016, le président américain s’était lancé dans une âpre bataille judiciaire pour restreindre l’entrée aux frontières des Etats-Unis.

Après plusieurs décrets, rejetés par des juges qui leurs reprochaient de cibler de façon discriminatoire les musulmans, une version amendée a finalement été validée en juin 2018 par la Cour suprême.

Sportifs noirs et hymne: des « fils de p… »

Trump, le diviseur en chef
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Le président américain est depuis longtemps engagé dans un bras de fer avec des joueurs de football américain de la NFL, majoritairement noirs, qui posent genou à terre pendant l’hymne national pour dénoncer les violences policières et les tensions raciales aux Etats-Unis.

Il est monté d’un cran à l’automne 2017, en les traitant publiquement de « fils de pute ».

« Invasion » de demandeurs d’asile

Trump, le diviseur en chef
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En pleine campagne pour les importantes élections parlementaires du 6 novembre, Washington a annoncé cette semaine l’envoi de plus de 5.000 militaires à la frontière avec le Mexique pour faire face à l’approche d’un cortège de plusieurs milliers de migrants venus d’Amérique centrale.

Ils mènent un « assaut contre notre pays », a dénoncé le président américain. « C’est une invasion ». Des mots qui rappellent ceux écrits, selon des médias américains, par le tireur de la synagogue de Pittsburgh, Robert Bowers, peu avant la tuerie: « J’ai remarqué que les gens disent maintenant +envahisseurs+ au lieu d’+illégaux+. Ca me plaît ».

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