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Tragédie au Bangladesh : les ouvriers à peine indemnisés

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Ce jeudi, il y a exactement six mois que s’effondrait l’immeuble Rana Plaza au Bangladesh. L’éboulement du bâtiment avait coûté la vie à 1.132 ouvriers de l’industrie de la mode et fait plus de 2.000 blessés. Un rapport de la Campagne Clean Clothes révèle que seulement vingt pour cent des indemnisations nécessaires ont été versés aux victimes et à leurs familles.

Tim Verheyden a voulu savoir si les circonstances de travail dans l’industrie de la mode au Bangladesh se sont améliorées. Sur place, il s’est rendu compte que peu de choses avaient changé. Il a visité plusieurs usines. Si dans une fabrique produisant des vêtements pour Lidl, Aldi et H&M la sécurité était en ordre, il y a trouvé de nombreux mineurs dotés de faux papiers d’identité.

« Officiellement il est interdit de travailler dans une usine en dessous de dix-huit ans. Mais l’état procure des papiers qui attestent que l’on est majeur. La corruption est présente à tous les niveaux » a expliqué le reporter au journal De Morgen.

Il évoque les « sweatshops », les ateliers de couture, dans les ruelles de Dhaka. Les ouvriers y travaillent encore les uns contre les autres par des températures de 40 degrés, dans des toutes petites pièces avec des câbles d’électricité sortant des murs. L’un de ces ateliers travaillait notamment pour H&M alors que la marque suédoise avait signé la charte par laquelle les entreprises s’engageaient à améliorer les conditions de travail.

En outre, le nouveau rapport publié par la Campagne Clean Clothes révèle que l’état bengali, les ONG et les donateurs privés ont versé 9,4 millions d’euros aux victimes et aux familles des personnes décédées dans la catastrophe. L’organisation estime qu’il faudrait verser 52 millions d’euros de dommages et intérêts aux ouvriers et leurs familles. D’après l’organisation, seules quelques grandes marques ont payé leurs parts des coûts alors qu’elles jouent un rôle clé dans l’amélioration des circonstances dans cette industrie.

Le reportage de Tim Verheyden, intitulé Koppen, sera diffusé ce soir sur la chaîne Eén.

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