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Thaïlande: une purge politique ?

Le Vif

L’ancienne Première ministre thaïlandaise Yingluck Shinawatra et plusieurs membres de son gouvernement étaient détenus samedi par la junte qui a tout juste pris le pouvoir, faisant craindre une purge politique.

« Les militaires les ont séparés et placés en détention dans différents endroits », a confirmé une source militaire à l’AFP. L’ancienne Première ministre de 46 ans, chassée du pouvoir début mai par une décision judiciaire controversée, serait détenue dans un camp militaire. Mais nombre de responsables de son parti, le Puea Thai, étant eux-mêmes détenus ou aux abonnés absents, il restait très difficile de se faire une idée de l’ampleur de la répression.

Comme des dizaines de responsables, dont plusieurs ministres, Yingluck, mère d’un petit garçon, s’était présentée vendredi à la convocation de la nouvelle junte. Celle-ci n’a pas donné de précision sur leur sort depuis. Yingluck et 154 autres personnes ont été interdites de sortie de territoire. Lors du coup de 2006, plusieurs collaborateurs de Thaksin avaient été détenus, mais sans atteindre l’ampleur du mouvement actuel. L’ONG Human Rights Watch a appelé samedi l’armée à « relâcher tous ceux qui ont été arbitrairement détenus » et à « restaurer urgemment la démocratie ».

Il s’agit d’éviter que se reproduise le scénario de 2006, quand Thaksin Shinawatra, frère de Yingluck, avait été chassé par un putsch. Il se trouvait alors à l’étranger, et avait pu organiser le retour au pouvoir de son parti aux élections organisées fin 2007. Depuis la première victoire électorale de Thaksin en 2001, ses formations remportent toutes les élections nationales.

Cette domination de la scène politique est au coeur des revendications de l’opposition, qui a manifesté pendant sept mois à Bangkok en réclamant la fin du « clan Shinawatra », appelant de ses voeux à une intervention militaire. Ce coup d’Etat a suscité les critiques de l’ensemble de la communauté internationale, notamment de Washington, qui a suspendu une partie de son aide militaire à son allié thaïlandais et réclamé un « retour à la démocratie ».

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