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Syrie: vengeance et désespoir poussent les jeunes vers les jihadistes

Le Vif

Les problèmes économiques, la quête de sens et le désir de vengeance sont les principaux facteurs qui poussent de jeunes Syriens à rejoindre des groupes jihadistes, selon une étude diffusée mercredi.

Le rapport, réalisé par International Alert, une ONG qui aide les populations à trouver des solutions pacifiques aux conflits, est basé sur des entretiens avec 311 Syriens et leurs proches en Syrie, au Liban et en Turquie, deux pays qui accueillent un grand nombre de réfugiés.

Selon cette étude, les jeunes entre 12 et 24 ans sont les plus à même de rejoindre les groupes jihadistes comme le groupe Etat islamique (EI) ou le Front Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda.

Mais plutôt que d’être attirés par l’idéologie ultra-conservatrice de ces groupes, ces jeunes sont motivés par « le besoin de gagner leur vie, lui donner un sens, retrouver leur dignité et la croyance dans un devoir moral à protéger, venger ou défendre ».

Les jeunes hommes disent que le fait de rejoindre des groupes armés leur a procuré « un vrai but dans la vie, un honneur et une estime de soi », indique le rapport.

En étant recrutés par des groupes jihadistes, des mineurs ont intégré un groupe social avec des jeunes du même âge, remplaçant ainsi l’école.

Avec plus de deux millions d’enfants déscolarisés en Syrie, l’EI et le Front Al-Nosra « en profitent pour dispenser leur propre système éducatif », selon l’étude.

Le programme de recrutement de l’EI intitulé « Les jeunes du califat » comprend des cours de religion et de tactique militaire. « Ces +écoles+ sont très ségrégationnistes (et) jouent sur les divisions confessionnelles », indique l’ONG.

Pour empêcher ces recrutements, l’ONG appelle les pays accueillant de jeunes réfugiés à les intégrer dans des programmes scolaires comportant un soutien psychologique et un traitement des traumatismes. Elle suggère également « d’apporter des sources alternatives de subsistance (…) et des occasions pour qu’ils pratiquent un militantisme non-violent ».

« Si je n’avais pas ce métier, je serais sur le front avec une kalachnikov », confie un Syrien qui travaille comme éducateur au Liban.

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