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Syrie : « une des missions les plus difficiles de l’ONU »

Les observateurs de l’ONU qui arrivent ce dimanche en Syrie pour surveiller la cessation des hostilités entament une mission périlleuse en l’absence d’accord formel de cessez-le-feu entre les forces gouvernementales et l’opposition armée.

« Pas de cessez-le-feu, pas même le début d’un processus politique : cette mission sera une des plus difficiles jamais entreprises par l’ONU », estime un diplomate. La résolution 2042 adoptée samedi par le Conseil de sécurité et qui a autorisé le déploiement dans les prochains jours de 30 observateurs militaires non armés stipule que le gouvernement syrien est responsable en premier lieu de leur sécurité.

Mais à la suite des nouvelles attaques constatées samedi, plusieurs ambassadeurs occidentaux ont exprimé des doutes sur la volonté du président Bachar Al-Assad de respecter la cessation des hostilités qui est entrée en vigueur jeudi matin.

Les premiers observateurs, une demi-douzaine, ont pris l’avion pour Damas dès l’adoption de la résolution et doivent arriver ce dimanche, selon Kieran Dwyer, porte-parole du département des opérations de maintien de la paix de l’ONU. Ils seront suivis de 25 autres « dans les prochains jours ». A terme, et à condition que le fragile cessez-le-feu de facto tienne, l’ONU prévoit que la mission compte environ 250 hommes, avec leurs moyens de transport et de communications.

Ces observateurs proviendront notamment des contingents de Casques bleus opérant « dans la région », a précisé M. Dwyer, « afin de les déployer rapidement et d’avoir du personnel expérimenté ».

La première tâche de cette mission préparatoire sera « d’établir un quartier général opérationnel » à Damas, a expliqué M. Dwyer. Ils prendront ensuite contact avec le gouvernement syrien, les forces gouvernementales et celles de l’opposition « afin que les deux camps comprennent ce que sera leur rôle de surveillance et qu’ils puissent mettre en place un système de contrôle ».

Les observateurs rendront compte au médiateur de l’ONU et de la Ligue arabe Kofi Annan et au siège de l’ONU à New York, de façon à ce que le Conseil de sécurité puisse décider des étapes suivantes de leur mission.

Cette mission de supervision du cessez-le-feu n’est qu’un des aspects du plan de paix en six points de Kofi Annan, que Damas a accepté. Le plan prévoit aussi un dialogue politique entre pouvoir et opposition en vue d’une transition démocratique.

Nouveaux bombardements

Par ailleurs, Les forces du régime syrien ont violemment bombardé ce dimanche le quartier de Khaldiyé à Homs, a rapporté l’Observatoire syrien de droits de l’Homme (OSDH). « Les bombardements sur Khaldiyé se sont intensifiés ce matin, avec en moyenne trois obus par minute », a déclaré Rami Abdel Rahmane, président de l’OSDH. Il s’agit du plus violent pilonnage depuis l’instauration de la trêve jeudi.

Un avion de reconnaissance survolait le quartier parallèlement au bombardement, qui a également visé le quartier de Bayyada, selon M. Abdel Rahmane. Ces deux quartiers sont tenus par les rebelles. L’armée contrôle 70% de Homs (centre), troisième ville de Syrie surnommée par les militants la « capitale de la révolution ». « Les quartiers du vieux Homs (où sont retranchés les rebelles) échappent au régime », selon le chef de l’OSDH. La veille, l’armée avait également bombardé Homs, tuant trois civils.

Depuis son entrée en vigueur le 12 avril, le cessez-le-feu a été fragilisé par la mort d’au moins 32 personnes, en majorité des civils tués par les forces de sécurité, selon l’OSDH, même si ce bilan n’est pas comparable à celui des mois précédents, où les victimes se comptaient par dizaines chaque jour.

Levif.be, avec Belga

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