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Syrie: trêve à Idleb violée, Erdogan invite Poutine à prendre des mesures

Le Vif

Recep Tayyip Erdogan et Vladimir Poutine avait conclu un accord de cessez-le-feu pour mettre un terme à des semaines d’escalade qui ont atteint un pic avec des affrontements entre militaires turcs et syriens. L’accord a été partiellement violé, assure Erdogan : quelles conséquences sur cet accord?

Un accord violé

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a affirmé mercredi qu’un accord russo-turc de cessez-le-feu à Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, avait « commencé à être violé » et exhorté Moscou à « prendre des mesures » pour y remédier.

« Même s’il s’agit de petits incidents çà et là, le cessez-le-feu a commencé à être violé. Nous partageons ces développements avec la Russie (…) et attendons que des mesures soient prises », a déclaré M. Erdogan lors d’un discours à Ankara.

Lors d’un sommet à Moscou la semaine dernière, M. Erdogan et son homologue russe Vladimir Poutine ont conclu un accord de cessez-le-feu pour mettre un terme à des semaines d’escalade qui ont atteint un pic avec des affrontements entre militaires turcs et syriens. Même si la Turquie soutient des groupes rebelles en Syrie et la Russie appuie le régime de Bachar al-Assad, les deux pays coopèrent depuis plusieurs années sur le dossier syrien.

Entré en vigueur le 6 mars, l’accord de cessez-le-feu a permis de restaurer un semblant de calme dans la province d’Idleb, théâtre depuis pendant plusieurs mois de violents bombardements des avions de Damas et de Moscou qui ont provoqué une catastrophe humanitaire.

Réponse aux attaques

Mercredi, M. Erdogan a prévenu que la Turquie était prête à riposter fermement à toute attaque contre ses troupes déployées à Idleb dans plusieurs postes d’observation. « Nous répondrons à la moindre attaque contre nos postes d’observation avec des représailles encore plus fortes », a déclaré M. Erdogan.

Des patrouilles communes à Idleb

L’accord conclu par Erodgan et Poutine prévoit par ailleurs des patrouilles russo-turques à partir de dimanche le long de l’autoroute stratégique M4 qui traverse la province d’Idleb d’est en ouest. Pour préparer ces patrouilles, une délégation de militaires russes est arrivée mardi à Ankara pour des discussions avec des responsables turcs. « Les discussions se poursuivent de façon positive et constructive. Des patrouilles communes sont prévues sur la M4 à partir du 15 mars, nous y travaillons », a déclaré mercredi le ministre turc de la Défense Hulusi Akar.

La province d’Idleb, dernier bastion rebelle et jihadiste en Syrie, est devenue le nouvel épicentre d’un conflit qui a fait plus de 380.000 morts depuis 2011. Le régime de M. Assad y a lancé en décembre une offensive qui a déplacé près d’un million de personnes.

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