© Image Globe / SERGEI SUPINSKY

Syrie : sanctions et commission d’enquête

L’Union européenne vote de nouvelles sanctions contre le régime de Bachar-al Assad, tandis que l’ONU a décidé d’enquêter sur les violations des droits de l’Homme depuis mars en Syrie.

L’ambassadeur des Etats-Unis s’est rendu ce mardi dans le sud de la Syrie, où 15 manifestants ont été tués vendredi dernier. Côté européen, on accentue la pression sur le régime de Bachar al-Assad.

« L’ambassadeur Robert Ford s’est rendu ce mardi à Jassem, à 65 km au sud de Damas, dans le cadre d’une visite diplomatique de routine », a indiqué un porte-parole de l’ambassade des Etats-Unis. « Il est depuis revenu à l’ambassade », a-t-il précisé. Jassem se trouve dans la province de Deraa, berceau de la révolte entamée mi-mars contre le régime du président Bachar al-Assad.

Début juillet, les ambassadeurs des Etats-Unis et de la France à Damas, Robert Ford et Eric Chevallier, avaient provoqué l’ire des autorités en se rendant séparément dans la cité rebelle de Hama, à 210 km au nord de la capitale, alors théâtre de manifestations massives. Le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, avait mis en garde les deux ambassadeurs contre tout déplacement hors de la capitale sans autorisation officielle. Trois jours plus tard, les ambassades de France et des Etats-unis à Damas avaient été attaquées.

Gel des avoirs et interdiction de visas

Ce mardi, les pays de l’Union européenne ont annoncé avoir formellement adopté des sanctions prévoyant un gel des avoirs et une interdiction de visas contre 15 nouvelles personnes et cinq sociétés proches du régime. Ils travaillent en outre à un éventuel embargo sur les produits pétroliers importés du pays.

Par ailleurs, la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne et le Portugal ont présenté ce mardi au Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution infligeant de nouvelles sanctions à la Syrie. Le président Bachar al-Assad est cité dans la résolution, en tête d’une liste de 23 personnes et quatre entités considérées comme responsables de la violente répression contre les opposants au régime et dont les avoirs seraient gelés en cas de vote. Le texte ne contient en revanche aucune menace d’intervention militaire étrangère en Syrie.

Commission d’enquête de l’ONU sur les droits de l’Homme


Le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU a approuvé une résolution appelant à « l’envoi urgent d’une commission d’enquête indépendante » sur place pour « mener des investigations sur les violations des droits de l’Homme en Syrie depuis mars 2011 ». A l’ouverture de la session extraordinaire lundi, le Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, Navi Pillay, a affirmé que ces violations continuaient en Syrie. Elle fait état de 2200 personnes tuées depuis la mi-mars et a estimé à 350 le nombre de personnes tuées depuis le début du ramadan, le 1er août.

« Un premier jet du rapport pourrait être présenté à l’Assemblé générale de l’Onu en septembre », confie un diplomate européen au quotidien Le Monde. Néanmoins après le vote de cette résolution, Pékin a encore appelé à la retenue. »C’est à la Syrie de décider de l’avenir de la Syrie », a déclaré Ma Zhaoxu, le porte-parole de la diplomatie chinoise.

Sur le terrain, la répression continue. L’armée et les forces de sécurité syriennes ont poursuivi leurs perquisitions et des arrestations dans la région de Mayadine, en particulier dans les localités de Chara, Hourirya et Tayaneb. Des chars ont été aperçus en direction de Boukamal, à la frontière avec l’Irak, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH, basé en Grande-Bretagne), citant des habitants. Les chars sont toujours là.La vidéo ci-dessous posté sur You Tube a été filmé dans la région d’ Idleb, au nord de la Syrie.L’anonyme qui filme précise la date et le lieu,  » Maaret al-Naamane le 23 août 2011″. On aperçoit au loin les chars de l’armée syrienne.

Le Vif.be, avec L’Express.fr

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