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Syrie: quatre jours de frappes meurtrières sur la Ghouta orientale

Le Vif

L’armée syrienne a lancé le 18 février une campagne aérienne meurtrière contre la Ghouta orientale, dernier bastion contrôlé par les rebelles près de Damas, que le régime de Bachar al-Assad cherche à reconquérir.

En quatre jours, plus de 310 civils, dont 72 enfants, ont été tués et 1.650 blessés dans cette enclave, où sont assiégés quelque 400.000 habitants.

Le 5 février, déjà, l’armée avait mené des bombardements aériens sur la Ghouta, faisant environ 250 morts en cinq jours parmi les civils et des centaines de blessés. Des tirs rebelles de représailles sur Damas avaient fait une vingtaine de morts.

Raids intensifs

Le 18 février, les forces du régime tirent plus de 260 roquettes et l’aviation mène des raids intensifs sur plusieurs localités de la Ghouta orientale.

L’armée a renforcé ses positions autour de l’enclave en prévision d’une offensive terrestre, indique l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Mort et désolation

Le 19, l’armée syrienne tue 127 civils en pilonnant cette région, le bilan le plus lourd sur une journée dans l’enclave rebelle depuis 2013.

Les hôpitaux et les médecins sont débordés par les enfants qui recherchent leurs parents, mais aussi par des parents en quête de leurs enfants.

La coalition nationale syrienne basée en Turquie, la principale formation de l’opposition en exil, dénonce « le silence international » face aux « crimes » du pouvoir.

Les bombardements de civils « doivent cesser maintenant », exhorte le coordinateur de l’ONU pour l’aide humanitaire (…) Il est impératif de mettre fin immédiatement à cette souffrance humaine insensée ».

‘Aucun mot ne rendra justice’

Le 20, l’aviation russe bombarde la Ghouta orientale pour la première fois depuis trois mois, touchant notamment un des principaux hôpitaux de la région, à Arbine, désormais hors service. Outre celui d’Arbine, six autres hôpitaux ont été visés par les bombardements au cours des dernières 48 heures, dont trois sont désormais hors service, selon l’ONU.

Des centaines de blessés affluent dans les hôpitaux de fortune de la Ghouta orientale. Les lits manquent et les blessés sont soignés à même le sol.

Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves le Drian, dit craindre « un cataclysme humanitaire ». Le département d’Etat américain se dit « extrêmement préoccupé » et dénonce les « tactiques » du régime consistant à « assiéger et affamer ».

Mais pour le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), « aucun mot ne rendra justice aux enfants tués, à leurs mères, leurs pères, et à ceux qui leur sont chers ».

‘Enfer sur Terre’

Le 21, les raids ciblent plusieurs localités, principalement Hammouriyé et Kfar Batna. Outre des bombes, les avions larguent des barils d’explosifs, une arme qui tue de manière aveugle et dont l’utilisation est dénoncée par l’ONU et des ONG.

De nombreux immeubles ont été détruits dans les frappes, selon un correspondant de l’AFP à Hammouriyé. Des habitants se réfugient dans les sous-sols et caves pour s’abriter.

Le Kremlin dément l’implication de la Russie dans les bombardements.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) réclame l’accès à l’enclave.

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres réclame un arrêt immédiat des combats. La Ghouta orientale est devenue « l’enfer sur Terre », selon lui.

La Russie réclame une réunion d’urgence du Conseil de sécurité. Le président français Emmanuel Macron demande « une trêve » dans cette région, où le régime syrien s’en prend « aux civils », ce que la France condamne « vigoureusement ».

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