© Image Globe

Syrie : les observateurs de la Ligue arabe poursuivent leur visite

Ils ont pu se rendre, ce mercredi, dans le quartier de Baba Amro à Homs, l’un des foyers de la contestation contre le régime d’Al-Assad. Paris craint que la « réalité » des violences ne leur échappe tandis que Damas libère 755 détenus.

Deuxième jour de la visite des observateurs en Syrie. La délégation de la Ligue arabe a pu visiter, ce mercredi, des quartiers rebelles de Homs, dont Baba Amro pour la première fois. Mais la communauté internationale, Paris en tête, craint de voir leur mission escamotée par manque de temps ou de liberté de mouvement. Damas, de son côté, annonce la libération de 755 détenus « impliqués » dans le soulèvement.

Selon des militants sur place, cités par l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), des observateurs ont enfin pu accéder au quartier rebelle de Baba Amro. Les habitants leur ont demandé de « venir voir les personnes blessées et les parents des martyrs, et non pas des membres du parti Baas » au pouvoir. Le comité s’est ensuite rendu ensuite dans un autre quartier rebelle, Bab Sebaa… où le régime avait préparé un défilé de partisans du président Al-Assad.

L’OSDH craint que les observateurs « ne deviennent les faux témoins » de la situation en Syrie quand Paris se montre très critique. « La brièveté de leur séjour n’a pu leur permettre d’apprécier la réalité de la situation prévalant à Homs », a déclaré le Quai d’Orsay, par la voix de Bernard Valero, son porte-parole. Même Moscou, pourtant fidèle allié du régime syrien, a demandé à Damas de faciliter le travail des observateurs.

Visite des foyers de la révolte syrienne

Mercredi, les observateurs devaient également se « déployer » à Deraa, Hama, Idleb et près de Damas, des foyers de la révolte.
La mission des observateurs fait partie d’un plan de sortie de crise de la Ligue arabe, prévoyant également la libération des manifestants arrêtés lors du mouvement populaire contre le régime de Bachar al-Assad, qui secoue le pays depuis la mi-mars.
Le chef de la mission des observateurs, le général soudanais Mohammed Ahmed Moustapha al-Dabi, a qualifié de « bonne » la première visite à Homs mardi. Pourtant, le jour même, plus de 70 000 manifestants, selon des militants, ont défilé dans un quartier de cette ville contestataire, l’une des principales cibles de la répression.

Seize observateurs rejoignent les 50 déjà présents

Il a annoncé l’arrivée de 16 observateurs arabes supplémentaires, qui ont rejoint les cinquante déjà présents depuis lundi soir pour surveiller la situation en Syrie, où un soulèvement contre le régime est réprimé dans le sang et a fait depuis mars plus de 5000 morts, selon l’ONU.

« D’autres observateurs vont arriver progressivement, jusqu’à couvrir toute la Syrie », a précisé le général al-Dabi, arrivé ce week-end.
D’après l’OSDH, la répression a fait quatre nouveaux morts ce mercredi, tandis que quatre soldats ont été tués par des déserteurs à Deraa, berceau de la contestation. La veille, 20 civils avaient été tués par les forces de sécurité, dont huit à Homs.
La mission des observateurs fait partie d’un plan de sortie de crise qui prévoit également l’arrêt des violences, le retrait de l’armée des villes et la libre circulation dans le pays pour les observateurs arabes et la presse.

Le Vif.be, avec L’Express.fr

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire