Syrie: les multiples tentatives pour mettre fin à 5 ans de guerre

Le Vif

Les discussions de paix intersyriennes reprennent mercredi à Genève, pour un nouveau round destiné à mettre fin à un conflit vieux de cinq ans, qui a fait plus de 270.000 morts et déplacé des millions de personnes. Retour sur les différentes étapes.

Deux séries de négociations ont déjà été organisées sous l’égide des Nations Unies, connues sous le nom de Genève 1 (2012) et Genève 2 (2014), mais sans produire de résultat. Voici les principaux événements qui ont conduit à l’ouverture d’une nouvelle série de pourparlers à Genève entre le régime de Damas et l’opposition syrienne, afin de mettre en place une transition politique et organiser des élections.

Offensive russe et réunion de Vienne

– 30 octobre 2015: Un mois après le commencement des frappes aériennes russes en Syrie à la demande de Damas, 17 pays, dont la Russie, les Etats-Unis, la France et pour la première fois l’Iran, se réunissent à Vienne.

Le régime et les opposants syriens sont absents. La réunion tourne court à la suite d’un profond désaccord sur le sort réservé au président syrien Bachar al-Assad.

– 14 novembre: Les grandes puissances s’entendent sur une feuille de route, mais les divergences subsistent sur l’avenir du président Assad.

Résolution à l’ONU

– 18 décembre 2015: Pour la première fois, le Conseil de sécurité adopte à l’unanimité une résolution qui entérine la feuille de route pour une solution politique. Outre la reprise de négociations à Genève entre l’opposition et le régime et un cessez-le-feu, le texte prévoit un gouvernement de transition dans les six mois et des élections dans les 18 mois.

Echec à Genève

– 29 janvier-3 février 2016: Les discussions indirectes intersyriennes à Genève – qui n’avaient pas réellement démarré malgré la présence des délégations du régime et de l’opposition – sont suspendues en raison d’une offensive du régime de Damas, avec l’appui de l’aviation russe, contre les rebelles.

Accord de « cessation des hostilités »

– 12 février 2016: Le Groupe international de soutien à la Syrie, composé de 17 pays et coprésidé par la Russie et les Etats-Unis, se réunit à Munich (Allemagne) et se fixe pour objectif de trouver un accord sur une « cessation des hostilités » d’ici une semaine. Mais les combats se poursuivent.

– 22 février: Moscou et Washington font pression pour que le régime, l’opposition et les combattants kurdes acceptent une trêve. L’accord exclut les groupes jihadistes de l’Etat islamique et d’Al-Nosra, qui contrôlent plus de 50% du territoire syrien.

– 27 février, minuit heure locale: la « cessation des hostilités » entre en vigueur et résiste depuis lors, malgré quelques incidents.

Reprise des négociations indirectes à Genève

– 14 mars: Premier round de discussions indirectes entre les ennemis syriens sous l’égide de l’ONU à Genève. L’émissaire spécial de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, déclare que le 14 mars marque le début du compte à rebours de la période de 18 mois au terme desquels des élections présidentielle et législatives devront être organisées, comme le prévoit la résolution 2254. Un gouvernement de transition et une nouvelle Constitution doivent d’abord être mis en place dans les six premiers mois.

Mais l’opposition, réunie au sein du Haut comité des négociations (HCN), et la délégation du régime ne parviennent pas à s’entendre sur le sort du président syrien. Pour Damas, il s’agit d’une « ligne rouge » qui ne peut pas être négociée.

– 24 mars: M. De Mistura suspend les négociations et demande à la délégation du gouvernement de Damas de revenir à Genève en avril avec des propositions concrètes sur la transition politique.

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