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Syrie: la Suisse a autorisé la livraison d’un potentiel composant du sarin

Une substance chimique qui peut être utilisée pour composer le gaz neurotoxique sarin a été exportée de Suisse en Syrie avec l’autorisation des autorités, a admis le département des affaires économiques mardi à Berne.

Au moment de l’autorisation, en juin 2014, l’envoi d’isopropanol à une société pharmaceutique syrienne privée semblait plausible, a indiqué le secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) à l’agence de presse suisse ATS, confirmant une information du média public RTS. Le secrétariat a ajouté qu’il avait depuis changé de position.

« Après les événements récents concernant l’utilisation présumée d’armes chimiques et l’importante détérioration de la situation au cours des dernières années, de telles exportations seraient probablement retenues », selon le SECO.

L’isopropanol, qui est en libre circulation en Europe et souvent employé comme solvant, peut aussi être utilisé pour produire du sarin, un agent neurotoxique qui a tué plus de 100 personnes dans la guerre en Syrie.

En mai 2014, une mission conjointe de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques et des Nations Unies avait confirmé que tous les stocks de produits chimiques appartenant à l’Etat avaient été détruits.

Néanmoins, le traité international qui bannit les armes chimiques ne comprend pas l’isopropanol, selon la RTS. Les réserves de l’industrie pharmaceutique syrienne n’étaient pas couvertes par le traité et n’ont donc pas été détruites, selon le SECO.

Des exportations de ce même agent chimique depuis la Belgique ont déclenché l’ouverture d’une enquête sur d’éventuelles exportations illégales de trois sociétés belges, avait-on appris la semaine dernière.

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