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Snowden dénonce le « pouvoir implacable » des géants du web mis au service des gouvernements

Le Vif

Le lanceur d’alerte Edward Snowden a mis en garde lundi contre le « pouvoir implacable » créé par la technologie quand les géants de l’économie numérique oeuvrent de concert avec les gouvernements.

« Lorsque les grandes entreprises et les gouvernements travaillent ensemble, ils sont la main gauche et la main droite d’un même corps et nous assistons à la concentration du pouvoir », a déclaré l’Américain lors d’une vidéo conférence en ouverture du Web Summit, grand-messe européenne des startup et des nouvelles technologies qui a lieu à Lisbonne jusqu’à jeudi.

« Si l’on crée un pouvoir implacable, comment fait-on pour contrôler ce pouvoir quand il est employé contre la population? », a lancé M. Snowden depuis la Russie devant un parterre d’entrepreneurs et d’investisseurs du secteur technologique.

Le gouvernement américain a récemment exhorté les géants de la tech à chercher une « solution technique » pour garantir que les forces de l’ordre puissent avoir un accès aux données cryptées en cas de crimes graves.

Ex-employé du renseignement américain, Edward Snowden vient de publier un livre dans lequel il raconte les raisons qui l’avaient poussé à transmettre en 2013 des dizaines de milliers de documents secrets à plusieurs médias, et à révéler l’existence d’un système de surveillance mondiale des communications et d’internet.

Tout en reconnaissant que les opinions publiques commencent à prendre conscience des abus qu’il dénonce et que des efforts sont faits notamment en Europe pour défendre le droit à la vie privée des internautes, il a toutefois estimé que « ce n’est pas la protection des données qui pose problème, mais la collecte de données » et la confiance aveugle que doivent accorder les internautes aux intermédiaires technologiques.

Inculpé aux Etats-Unis pour espionnage et vols de secrets d’Etat, son passeport annulé au moment où il transitait par Moscou, Edward Snowden réside en Russie depuis 2013.

Il a demandé la protection de plus de vingt pays, dont la France et l’Allemagne.

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