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Six techniques du FBI pour obtenir des informations

Annelies Van Erp

Selon un rapport du Sénat dévoilé par le Washington Post, la CIA a menti à l’administration et à la population américaines au sujet de ses méthodes d’interrogatoire musclées en vigueur sous la présidence de George W. Bush.

Pourtant, le rapport de 6300 pages révèle qu’il est inutile de pratiquer la torture pour obtenir de l’information. Le service fédéral de recherche américain (FBI) a développé six techniques de négociation pour obtenir un maximum d’information tout en restant respectueux de la personne interrogée. Le magazine américain Time s’est adressé à Chris Voss, un ancien agent du FBI, pour expliquer les six règles d’or à respecter.

1. Posez des questions ouvertes

Quelqu’un qui souhaite savoir quelque chose n’a rien avec un simple oui ou non. Selon Voss, la formulation idéale est « Racontez-moi tout ce qui se passe ». « Ce genre de phrases n’implique pas de préjugés et fait preuve d’intérêt ».

2. Insérez des pauses

Les pauses sont très efficaces. D’une part, on peut les utiliser pour exprimer de l’empathie, d’autre part elles encouragent la personne interrogée à continuer à parler.

3. Petits encouragements

« Communiquez à la personne interrogée que vous suivez son histoire » conseille Voss. Acquiescez, dites parfois oui pour mettre la personne à l’aise et obtenir davantage d’informations.

4. Répétez

Répétez le dernier mot ou la dernière phrase de la personne en face de vous. « C’est vraiment aussi simple » déclare Gary Noesner, ancien négociateur FBI au Time. « Lorsqu’une personne interrogée vous dit ‘j’en ai assez de’, répondez par ‘Ah, donc vous en avez assez de …' ».

5. Paraphrasez

Paraphraser se révèle même encore plus efficace que simplement répéter. « En répétant les propos de la personne interrogée avec vos mots, vous montrez que vous avez tout à fait compris le message ».

6. Désignez les émotions

Mettez un nom sur les émotions, mais ne les validez pas. Quelqu’un qui se sent incompris risque fort de rentrer dans sa coquille et de ne plus fournir aucune information. Selon Time il faut dire par exemple: « Vous avez l’air blessé par cet indicent. Cela semble injuste ». Dans ce cas, les sentiments sont reconnus, sans aucun jugement. Ne dites pas: « Vous n’avez pas à vous sentir ainsi. Cela n’en vaut pas la peine ». Pour Voss, ce serait formuler un jugement qui minimiserait les sentiments de la partie adverse ».

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