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Sept millions de Tunisiens appelés à se choisir un nouveau Président

Le Vif

Sept millions de Tunisiens sont appelés à voter ce dimanche à l’occasion de la seconde élection présidentielle libre de l’histoire du pays, à l’issue d’une campagne qui a ranimé la flamme politique dans le berceau du Printemps arabe. Prévue en décembre, ces élections ont été avancées après le décès du président Beji Caïd Essebsi en juillet.

Vingt-six candidats, dont deux femmes, un candidat aujourd’hui emprisonné et deux candidats qui ont appelés, samedi, à ne pas voter pour eux, des familles politiques éclatées, des programmes parfois peu différenciés: rarement l’incertitude aura été si forte dans ce pays qui a connu plusieurs scrutins depuis la révolution de 2011 –dont une présidentielle en 2014–, et a poursuivi sur la voie démocratique malgré les embûches. Si, en 2014, la ligne de partage était entre islamistes et anti-islamistes, ce n’est plus le cas dans le paysage politique de 2019, qui s’éparpille désormais en plusieurs pôles: islamistes, laïques, populistes et partisans de l’ancien régime.

Du coup, avant d’entamer le scrutin il n’y a pas un mais une poignée de favoris sur la ligne départ, dont le Premier ministre Youssef Chahed, le ministre de la Défense Abdelkarim Zbidi, l’universitaire indépendant conservateur Kais Saied, l’ancien opposant à la dictature de Ben Ali, Mohamed Abbou, le leader du parti islamiste Ennahdha Abdelfattah Mourou ou encore, le publicitaire controversé, mais très populaire, Nabil Karoui. Poursuivi depuis 2017 pour « blanchiment d’argent », M. Karoui a été placé en détention provisoire trois semaines avant les élections où il aurait entamé, mercredi, une « grève de la faim ».

En vertu de la Constitution de 2014, marquée par la volonté de tourner la page de décennies de pouvoirs personnels, les prérogatives du président restent limitées dans le domaine social. Les résultats devraient être publiés lundi. Si aucun candidat n’obtient la majorité, ce qui devrait être le cas, les deux candidats ayant le plus de voix seront opposés lors d’un second tour dont la date n’est pas connue. Des législatives, sont prévues, de longue date, le 6 octobre.

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