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Sénégal : Youssou Ndour se dit menacé

« Ceux à qui l’on demande de respecter la loi et de faire en sorte que la loi soit respectée par tout le monde n’y parviennent plus », a déclaré Youssou Ndour à Dakar. La tension monte, au Sénégal, entre le camp Wade et une opposition qui organise la résistance.

Le chanteur sénégalais Youssou Ndour a fait état samedi à Dakar de « menaces contre sa personne physique : « Ceux à qui on demande de respecter la loi et de faire en sorte que la loi soit respectée par tout le monde n’y parviennent plus », a déclaré Youssou Ndour lors d’un point de presse après le dépôt de son recours contre le rejet, par le Conseil constitutionnel, de sa candidature à l’élection présidentielle du 26 février.

Il y a « des menaces qu’on entend aujourd’hui pour attaquer ma personne physiquement », a-t-il dit, sans autres détails.

Auparavant, un de ses porte-parole, Doudou Sarr, avait affirmé que le chanteur avait été « malmené » par des policiers samedi après-midi alors qu’il se rendait à la Division des investigations criminelles (DIC, police judiciaire) pour soutenir Alioune Tine, une des figures de la société civile et le coordonnateur du Mouvement du 23 juin (M23).

Le M23 regroupe plusieurs partis de l’opposition politique sénégalaise, des organisations de la société civile et des personnalités indépendantes opposés à la candidature du chef de l’Etat Abdoulaye Wade à la présidentielle.

Youssou Ndour, membre du M23, avait soumis sa candidature au scrutin : le Conseil constitutionnel l’a déclarée « irrecevable », arguant qu’il avait produit une liste d’électeurs dont « seuls 8.911 ont pu être identifiés et leurs signatures validées », contre 10.000 requis.

Sénégal : l’opposition lance « la résistance » après de graves violences

L’opposition a lancé samedi « la résistance » contre le président sénégalais Abdoulaye Wade, 85 ans, malgré la validation de sa candidature à la présidentielle de février par le Conseil constitutionnel, qui a provoqué de graves violences dans plusieurs villes du Sénégal.

Les tenants de cette « résistance », dont les modalités restent à préciser, s’opposent d’ores et déjà à une vague d’arrestations de responsables et partisans du Mouvement du 23 juin (M23), qui regroupe partis d’opposition et organisations de la société civile à la pointe du combat contre la candidature de Wade.

« Nous nous organisons pour faire face, par une résistance, contre l’oppression, et nous avons lancé un mot d’ordre à l’ensemble des Sénégalais de se tenir prêts à y faire face », a déclaré à la presse Macky Sall, un des dirigeants du M23, candidat à la présidentielle, à l’issue d’une réunion avec d’autres leaders du mouvement.

Il faut « tout mettre en oeuvre pour que Wade retire sa candidature, parce qu’il n’est pas question qu’il prenne part » au scrutin présidentiel du 26 février, a-t-il ajouté. « C’est tout à la fois les marches, les sit-in, la résistance », mais « pas la violence ».

Dans un communiqué, le mouvement « Y’en a Marre », formé de jeunes, a aussi annoncé s’organiser pour manifester. Il a appelé à « faire face à cette forfaiture jusqu’à ce que le droit soit rétabli, et que la candidature d’Abdoulaye Wade soit invalidée ».

Selon le M23, des « dizaines » de ses militants et responsables ont été arrêtés samedi dans tout le pays, dont son coordonnateur, Alioune Tine, célèbre défenseur des droits de l’Homme en Afrique, qui se trouvait samedi soir dans des locaux de la police à Dakar.

LeVif.be, avec Belga

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