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Séisme en Turquie : une mère et son bébé miraculés

Agé d’une quinzaine de jours, le nourrisson a été extrait mardi avec sa maman des décombres, 48 heures après le séisme dans la province de Van. Revu à la hausse, le bilan est de 366 morts.

Après la catastrophe, un miracle. Un bébé et sa mère ont été extraits ce mardi des décombres en Turquie, 48 heures après le séisme. Seniha Karaduman, la mère de la petite Azra, sauvée quelques heures auparavant, ne souffrait que de déshydratation, selon les secouristes présents.

Le séisme de dimanche, d’une magnitude de 7,2 sur l’échelle ouverte de Richter, a fait au moins 366 morts, selon le dernier bilan, dont plus de la moitié à Ercis. La fédération internationale de la Croix-Rouge (FICR) a estimé à « des centaines, voire des milliers », le nombre des personnes toujours prises au piège sous les décombres.

L’enfant retrouvée était ensevelie sous les décombres d’un immeuble avec sa mère et sa grand-mère, elles aussi vivantes. C’est elle qui a été la première extraite des débris, dès qu’une excavation assez grande pour la faire passer a été réalisée par les sauveteurs, ont expliqué des secouristes sur place.

Le bébé a immédiatement été transporté sous les ovations à une ambulance, direction l’hôpital de campagne d’Ercis, tandis que les équipes devaient élargir le trou pour permettre la sortie des deux femmes. Les secouristes ont indiqué avoir été alertés par des appels venus des décombres.

Les chances de trouver des survivants diminuent

Deux jours après le sinistre, les chances de retrouver des survivants s’amenuisent néanmoins. Pour les familles qui attendent encore devant les maisons effondrées des nouvelles de proches ensevelis, le retour parmi les vivants d’Azra apporte un message d’espoir.

« Ici, c’était un appartement de six étages, avec un salon de dominos au rez-de-chaussée et des habitations au-dessus. Mon oncle est encore là-dessous et on ne peut rien faire », explique Adem Köstekçi, enseignant, devant une montagne de décombres sur laquelle s’affaire une vingtaine de secouristes.

« Il était venu ici jouer aux dominos », poursuit le jeune homme. Pour lui, pas de doute, l’oncle est encore vivant. « Il y a des survivants là en-dessous, et je me rappelle en 1999, il y a des gens qui avaient été sauvés après quatre jours », explique Adem, faisant référence au tremblement de terre qui avait frappé le nord-ouest de la Turquie, tuant plus de 20.000 personnes.

Tout d’un coup, un cri. « Arrêtez-tout! » Sur les décombres d’un immeuble voisin, des secouristes pensent avoir entendus des appels venant des profondeurs. On fait taire les pelleteuses, les groupes électrogènes. Fausse alerte, le travail reprend.

Récupération des effets personnels avec la police

Aux côtés d’Adem, un jeune homme montre les photos d’identités de trois personnes, Mehmet Bakay, sa femme et sa fille. « Ils habitent ici, moi, je travaillais à côté de l’épicerie de M. Bakay, je veux savoir ce qu’ils sont devenus », déclare-t-il, sans vouloir révéler son identité.

A côté des secouristes, des habitants ayant échappé à la destruction de leur maison, viennent, sous la surveillance d’un policier et après vérification de leur identité, récupérer, qui des couvertures, qui un foulard ou une horloge murale.

Kadir aussi est convaincu que des gens sont encore vivants sous les décombres du salon de dominos. « Il y a au moins trois personnes, dont un membre de ma famille. Un d’eux a pu utiliser son téléphone portable pour contacter un de ses proches », affirme le jeune homme aux yeux rougis tant par la poussière soulevée par les travaux que par la fatigue.

Les secouristes, dans ce cas, ne sont pourtant guère optimistes. « Dans ces décombres, au fond, où on a cru entendre des cris, on pense qu’il y a des survivants, mais ceux du salon de domino, sans doute pas », déclare l’un d’eux, alors que la pluie commence à tomber.

Le Vif.be, avec L’Express.fr

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