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Scandale des plagiats : le Grand rabbin de France démissionne

Le Vif

Le Grand rabbin de France, Gilles Bernheim, au centre d’un scandale après avoir reconnu des plagiats et l’usurpation d’un titre d’enseignant en philosophie, a annoncé jeudi sa démission, selon le vice-président du Consistoire de Paris Elie Korchia.

Gilles Bernheim a annoncé sa « mise en congé » avec effet immédiat lors d’un conseil exceptionnel du Consistoire. Le Grand rabbin, qui avait reconnu avoir plagié divers auteurs et s’être prévalu à tort d’une agrégation de philosophie, avait annoncé mardi soir qu’il excluait de démissionner.

Le Consistoire central, institution officielle du culte israélite, avait convoqué un conseil exceptionnel d’une trentaine de membres. « Il a reconnu ses fautes, demandé pardon et donné des explications. Il a accepté la mise en congé de ses fonctions de Grand rabbin », a précisé Sammy Ghoslan, vice-président du Consistoire à l’issue de la réunion. « C’est une solution qui apporte plus de sérénité. On était tous d’accord », a-t-il commenté, précisant que toutes les prérogatives de Gilles Bernheim « vont être assurées par un intérim qui sera désigné dans la semaine par le président du Consistoire ». « C’était la bonne décision. Tout le monde s’est rangé à cette solution, ça protège l’homme d’abord, ensuite ça protège la fonction et le Consistoire », a commenté de son côté Jacques-Hubert Gahnassia, président d’une synagogue à Paris.

Interrogé sur la réalité de son agrégation de philosophie, M. Bernheim a reconnu au micro de la radio juive Shalom qu’il n’en était pas détenteur, mettant ainsi un terme à une semaine de silence après les révélations faites sur ses différents « emprunts ».

M. Bernheim, 61 ans, élu au grand rabbinat de France en 2008 pour un mandat de sept ans, avait rejeté toute idée de démission, alors que le débat s’installait au sein de la communauté juive de France. « Démissionner sur une initiative personnelle relèverait d’une désertion », avait déclaré M. Bernheim, rabbin réputé homme d’ouverture et de dialogue.

Les ennuis de Gilles Bernheim avaient commencé quand un professeur avait repéré des similitudes troublantes entre son livre « Quarante méditations juives » et des réponses du philosophe décédé Jean-François Lyotard à Elisabeth Weber, publiées en 1996 dans « Devant la loi ».

De fil en aiguille, et en croisant des recherches sur internet et en bibliothèque, un universitaire avait porté le coup de grâce au Grand rabbin en publiant sur son blog des extraits entiers empruntés à divers écrivains. Après avoir nié dans un premier temps, Gilles Bernheim avait reconnu mercredi dernier ces plagiats.

Vendredi, on découvrait par ailleurs que le Grand rabbin ne figurait pas sur les listes des agrégés de philosophie en université, comme il s’en prévalait dans différentes notices biographiques, y compris celle du Who’s Who, qu’il avait lui-même rédigée.

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