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Sarkozy assouplit la réforme des retraites

Le président français a accepté d’assouplir l’actuel projet de réforme des retraites dont l’opinion publique ne veut pas. Le gouvernement a déposé deux nouveaux amendements.

Nicolas Sarkozy a demandé jeudi au gouvernement de déposer, dans le cadre de l’examen au Sénat du projet de loi de réforme des retraites, des amendements en faveur de parents aux carrières interrompues et de ceux ayant des enfants handicapés.

Les avancées dans la réforme des retraites seront financées par de nouvelles recettes pour un montant de 3,4 milliards d’euros.

Assouplissement pour les parents Au même moment, vers 10h00, le ministre du Travail Eric Woerth a pris acte de cette demande en déposant au Sénat deux amendements au projet de loi de réforme des retraites. Un des amendements demandés par le chef de l’Etat concerne les parents « qui se sont arrêtés au moins un an dans les trois ans suivant la naissance d’un de leurs enfants », a précisé la présidence dans un communiqué. Ceux-ci pourront bénéficier d’une retraite sans décote maintenu à l’âge de 65 ans « pendant une période transitoire de cinq ans ».

De même, est-il ajouté « les parents d’enfants handicapés conserveront le bénéfice de l’annulation de la décote à 65 ans, quelle que soit leur durée d’assurance et de manière pérenne ». « L’arrivée d’un enfant handicapé dans un foyer s’accompagne d’un impact durable sur la vie de ses parents, notamment sur leur vie professionnelle », justifie la présidence.

Les mères de trois enfants et les parents de handicapés pourront donc continuer à partir en retraite à 65 ans, au lieu de 67 ans, en bénéficiant d’une pension à taux plein.

Les aménagements « pas de nature » à apaiser la contestation « Ce qui est sûr, c’est que ce ne sont pas des amendements de nature à modifier la critique fondamentale sur le projet de réforme », a déclaré à la presse M. Thibault, le leader de la CGT, l’un des deux premiers syndicats français.

« Cela fait toujours une très mauvaise réforme pour la masse des salariés et c’est sur cette base là que nous allons continuer à mobiliser le 12 octobre », a-t-il ajouté, en référence à la nouvelle journée d’action contre le projet de loi. Des appels à la grève illimitée à partir de cette journée ont été lancés dans les chemins de fer, l’énergie et les transports parisiens.

Le numéro un de la CGT a accusé le gouvernement d’adopter une « posture de dédain qui est en train de provoquer davantage de colère et de détermination ».

La CFDT (réformiste) a estimé de son côté que les concessions gouvernementales constituaient « un pas en avant » mais que le projet de loi demeurait « très insatisfaisant ».

Le conflit se durcit Le conflit en France sur l’impopulaire réforme des retraites s’est durci ces derniers jours, avec l’appel à un mouvement de grève reconductible dans les chemins de fer à partir du 12 octobre qui pourrait bloquer le pays. D’autres appels à des grèves illimités ont été lancés dans l’énergie et les transports urbains, en particulier à Paris.

Le projet de réforme, très impopulaire dans l’opinion, prévoit le recul de 60 à 62 ans pour l’âge minimum de départ en retraite, et de 65 à 67 ans pour pouvoir accéder à une retraite à taux plein.

Le Vif.be, avec Belga et L’Express.fr

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