Salim Benghalem © Capture d'écran YouTube

Salim Benghalem serait le véritable cerveau des attentats de Paris

Le Vif

Jusqu’à présent on pensait que le Belge Abdelhamid Abaaoud était l’architecte des attentats de Paris de novembre. Ce n’est pourtant pas l’avis de chercheurs américains qui pensent que ce dernier n’en avait pas la carrure. Pour eux, c’est le Français Salim Benghalem, 35 ans, qui seraient le véritable cerveau derrière ces attaques sanglantes. Il serait actuellement toujours en Syrie et préparerait d’autres attaques, écrit De Morgen lundi.

« Ce qui est à chaque attentat décrit comme un groupe ou une cellule est en fait une grande entreprise qui utilise le même réseau logistique pour amener ses terroristes depuis la Syrie jusqu’en Europe », explique le directeur du consortium américain Terrorisme Research and Analysis Consortium ,TRAC, Veryan Khan. Ce groupe récolte et analyse toutes sortes de données concernant les terroristes. Celles-ci proviennent d’informations propres ou de services secrets. Abdelhamid Abaaoud, qui a été abattu dans un assaut des forces de l’ordre le 18 novembre, n’était pas l’initiateur des attaques, estime le TRAC. « Il était sur place comme coordinateur, mais ne disposait pas selon nos informations de la capacité de mener des attentats aussi professionnels à si grande échelle. »

Le cerveau des attaques pourrait dès lors être Salim Benghalem, un Français condamné par défaut au début du mois à quinze mois pour sa participation dans l’enrôlement de jeunes combattants à destination de la Syrie. La justice française le recherche également pour son rôle dans l’enlèvement de quatre journalistes français en Syrie entre juin 2013 et avril 2014. Il était assisté de Mehdi Nemmouche qui est revenu dans la même année en Europe pour commettre l’attaque au musée juif de Bruxelles. Benghalem aurait aussi eu des contacts soutenus avec les auteurs de l’attaque sur Charlie Hebdo. Il aurait suivi en 2011 un entraînement militaire au Yémen avec Chérif Kouachi .

Un « campus de djihadiste »

Il est depuis deux ans sur la liste des terroristes les plus recherchés par les États-Unis. Il aurait également été un des principaux bourreaux de l’EI et ferait partie de la police islamique de l’EI. Selon Le Monde il est aussi présenté par les services de renseignement français comme « le responsable de l’accueil des Français et des francophones au sein de l’État islamique ».

Dans un long portrait qui lui est consacré, Le Monde revient sur son ascension fulgurante qui est « un cas d’école pour les services de renseignement ». Malgré une famille parfaitement intégrée, il plonge dans la petite délinquance avant d’être impliqué dans une histoire de meurtre en 2001. Celui-ci serait lié à une mission punitive suite à un banal accident de voiture comme le raconte encore Libération. L’affaire le mènera en prison où il va partager sa cellule avec un djihadiste convaincu. El-Ayouni, alias « Mohamed le Djihadiste », va l’introduire dans l’ancienne bande des « Buttes-Chaumont » où l’on retrouve aussi Chérif Kouachi et Amedy Coulibaly. En 2013, il rejoint la Syrie où il va peu à peu monter les échelons de l’EI.

Selon le directeur du TRAC, il aurait mis en place un véritable « campus de djihadiste » en Syrie qui compterait déjà pas mal de diplômés. S’il est important de le neutraliser, cela risque de ne pas suffire. D’autant plus que la dernière vidéo publiée par l’organisation terroriste montre que cette dernière n’a pas l’intention de mettre fin à la vague d’attentat en Europe.

Il aurait aussi été l’une des cibles des bombardements français à Raqqa selon Le Monde.

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