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Russie : jusqu’à 85.000 manifestants dans les rues de Moscou !

Des milliers de Russes manifestent ce samedi, de Vladivostok à Saint-Pétersbourg, contre le résultat des législatives remportées par le parti de Vladimir Poutine, sur fond de soupçons de bourrage d’urnes.

Il s’agit d’une contestation d’une ampleur jamais vue contre Vladimir Poutine. Ce sont les résultats des législatives qui provoquent la colère des Russes, mobilisés ce samedi, de Vladivostok à Moscou. Russie Unie, le parti de Poutine, a été donné gagnant à 49%, mais des ONG dénoncent des bourrages d’urnes, vidéos à l’appui, et affirment que Russie Unie n’a pas obtenu plus de 30% des voix.

La police de Moscou estimait le nombre de manifestants à 25 000, selon l’agence Ria Novosti, sans compter les 10 000 mécontents sortis dans les rues de Saint-Pétersbourg. Selon les estimations de l’opposition, ce sont 50 000 à 80 000 personnes qui ont manifesté dans la capitale. Même la chaîne télévisée sous contrôle de l’Etat, NTV, a fait état de « dizaines de milliers » de manifestants « qui ne veulent pas de révolution, mais des élections justes, qui sont le meilleur remède contre les révolutions ». Fort de ce succès, les opposants ont prévu un nouveau rassemblement le 24 décembre.

Il s’agit de la plus grande manifestation d’opposants organisée à Moscou depuis les années 1990. Et contrairement aux rassemblements de ces derniers jours, « aucune interpellation » n’a eu lieu dans la capitale russe, selon la police. A Saint-Pétersbourg, en revanche, il y aurait eu au moins cinq interpellations musclées de manifestants.

« Ils ont trompé le peuple russe »
Un des leaders de l’opposition libérale, l’ancien ministre Boris Nemtsov, interpellé il y a quelques jours lors d’une précédente manifestation, a souligné devant la presse que la mobilisation avait lieu « dans 90 villes de Russie ». « Le pouvoir actuel ne sait pas se comporter dignement. Ils ne connaissent que le cynisme. Les dizaines de milliers de personnes qui se rassemblent aujourd’hui ne se laissent pas faire quand Poutine et (le chef de la commission électorale) Tchourov leur volent 12 millions de voix », a-t-il dit. « Ils ont trompé le peuple russe », a encore déclaré Boris Nemtsov.

« Annulez les résultats des élections! » et « Les falsificateurs en prison! », réclamaient environ 500 manifestants à Vladivostok, le port russe de la côte Pacifique, à sept fuseaux horaires de Moscou.

A Khabarovsk, une autre ville importante de la région, 400 personnes ont manifesté et environ 50 personnes ont été interpellées, selon un responsable du parti communiste joint par l’AFP.

Des manifestations étaient également signalées notamment à Blagovechtchensk, Tchita et Oulan-Oudé (Sibérie orientale). A Tomsk (Sibérie), selon un militant d’opposition, les manifestants affluaient et étaient déjà au nombre de 1500 environ vers 8H GMT. A Barnaoul, dans le sud de la Sibérie, plusieurs centaines de manifestants -un millier selon l’opposition- se sont rassemblés devant l’administration locale dont ils ont encerclé le bâtiment, selon Itar-Tass. Les manifestants étaient entre 2000 et 3000 à Tcheliabinsk (Oural), 300 à Orenbourg, 400 à Kemerovo (Sibérie), selon des militants locaux.

Contrôle surprise et épidémie de grippe
Les débordements seront réprimés « par tous les moyens légitimes », a averti jeudi le Premier ministre Vladimir Poutine. Un responsable de l’Eglise orthodoxe russe, l’archiprête Alexandre Iliachenko, a appelé les manifestants à protester contre le « cynisme » incarné par le régime de Vladimir Poutine.

Les élèves des lycées de Moscou se sont vu imposer un contrôle surprise à l’heure de la manifestation. Le chef des services sanitaires russes a de son côté invoqué l’épidémie de grippe pour dissuader les Moscovites d’aller manifester.

Levif.be, avec Lexpress.fr

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